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27 févr. 2015

La France est sur le point de normaliser avec Assad

Une délégation composée de 4 députés français s'est rendue, mardi, à Damas, où elle a rencontré, entre autre, le Président Assad, le représentant du Hezbollah. Depuis 2012, date à laquelle la France hollandaise, bien respectueuse de l'oukase US, a rompu ses liens avec la Syrie, cette visite est la première. "Raï al Youm" revient sur ce déplacement, qui, à le croire, constitue un prélude à une normalisation avec Assad, que les Occidentaux "appeleraient de tout leur voeu désormais". 
"Les Occidentaux ont recours, en effet, à des tactiques assez particulières, à chaque fois qu'ils entendent normaliser avec des pays ou des organisations victimes de leurs sanctions. Comme premier pas, ils envoient leurs ex-responsables exécutifs ou encore, leurs parlementaires, rencontrer les autorités des pays en question, avant de les faire suivre par leurs autorités de second rang". 

La rencontre de cette délégation, conduite par Jean Pierre Vial, le Président du comité de l'amitié franco-syrienne, avec Assad s'inscrit, dans ce même sens. Et pourtant !! La France, bien en peine, à l'idée d'avoir à avouer sa grosse erreur, celle qui a consisté à contribuer à l'émergence du monstre Daesh, a dénoncé cette visite, comme pour s'en dissocier : le Quai d'Orsay s'est donné même la peine de souligner que la délégation n'était porteuse d'aucun message et que Paris s'opposerait à toute initiative destinée à normaliser avec la Syrie. Le porte parole de la diplomatie française a tenu, d'ailleurs, à rappeler que la visite en question etait tout, sauf une initiative préméditée et organisée par le gouvernement, et ce, d'autant plus que les pouvoirs sont séparés, en France, et que le législatif pourrait agir, indépendamment de l'exécutif. 
Mais ces propos sont-ils convainquant? Loin s'en faut... il est clair que les quatre parlementaires se sont rendus, en Syrie, pour porter un message et avec une mission. Si l'Etat français avait été hostile à cette visite, il aurait pu s’offrir mille et un stratagèmes diplomatiques et non diplomatiques, pour empêcher les députés d'aller voir le Président Assad. Il n'est pas impensable que le voyage ait été organisée, à la demande même de l'Elysée; c'est connu, les lois occidentales s'opposent, souvent, à ce qu'il y ait des rencontres avec les autorités des pays hostiles. De plus, la délégation contenait des figures de poids: l'inspecteur du ministère de la Défense, le secrétaire général d'une organisation gouvernementale, baptisée l'Union des modérés ou, encore, Jérome Toussaint, le conseiller pour la sécurité de l'ambassade française, à Beyrouth"! 
Le virage est colossal : on se rappelle comment la France est montée au créneau, dès mars 2011, pour exiger le renversement d'Assad; comment elle s'est ouverte à l'opposition anti-Assad, a accueilli, sur son sol, son siège, a organisé des dizaines de conférences, baptisées " Amis de la Syrie". 
Les choses ont changé depuis : à l'image d'autres pays occidentaux, la France commence à changer son fusil d'épaule, à exiger de revoir sa copie syrienne, à ouvrir un nouveau chapitre, dans ses liens avec la Syrie, car elle a compris que, sans Assad, Daesh ne sera pas vaincu. Ce n'est pas un hasard, si les entretiens Assad/députés français étaient concentrés sur la question du terrorisme et qu'Assad a saisi l'occasion, pour affirmer à ses interlocuteurs, que les terroristes ne peuvent être vaincus, sans une réelle volonté politique et une conviction dans les actes. Depuis l'attaque terroriste contre la rédaction de "Charlie Hebdo", Hollande a, littéralement, arrêté ses attaques verbales contre Assad, et des sources affirment une multiplication des rencontres entre le renseignement français et son homologue syrien. Hollande sait, pertinemment, que Daesh est, désormais, en France, niché dans des quartiers abandonnés à la générosité du Qatar..il veut rattraper l'erreur et il tend la main en direction de celui qu'il a, le plus ardemment, combattu, depuis 2011: Assad....

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