Pendant la Seconde Guerre mondiale, des chercheurs américains ont affamé pendant six mois des compatriotes volontaires au cours d'une étrange expérience pour déterminer la meilleure manière de soigner les victimes de famine en Europe, rapporte le magazine du site BBC News.
Pendant la guerre, les objecteurs de conscience, ces hommes refusant de partir au combat pour des raisons religieuses ou philosophiques, se voyaient proposer d'autres moyens de servir leur pays. L'université du Minnesota a ainsi lancé une campagne de recrutement de volontaires pour une expérience médicale autour de la faim.
Plusieurs centaines de jeunes hommes s'inscrivirent, et 36 furent sélectionnés et commencèrent l'expérience en novembre 1944. Après un régime normal de trois mois, les chercheurs commencèrent le rationnement sévère, avec une limite de 1.800 calories par jour, et pas de viande, comme la plupart des populations affamées en Europe, pour leur faire perdre 25% de leur poids.
«Le régime était dur: pendant les six mois où ils ont été affamés, les hommes devaient marcher ou courir 36 kilomètres chaque semaine, dépensant quotidiennement 1.000 calories en plus qu'il n'en consommaient», écrit la BBC, qui décrit les conséquences physiques et psychologiques de l'expérience sur les volontaires. Les photos de ces derniers, avec la peau sur les os et l'air exténués, rappellent tristement les images de la libération des camps de concentration nazis.
Le site io9, qui consacre aussi un article à l'expérience, écrit :
- «D'abord, les participants se plaignaient simplement de faim, d'une incapacité à se concentrer et d'un mauvais jugement. [...] Plusieurs membres furent hospitalisés pour des problèmes psychiatriques. Certains se mutilèrent.»
Encore aujourd'hui, l'expérience reste une référence pour les chercheurs étudiant la nutrition et les maladies nutritives, rapporte la BBC. Recontactés des années plus tard, beaucoup des participants ont affirmé que l'expérience était la chose la plus dure qu'ils aient jamais fait, mais étaient heureux de l'avoir fait et recommenceraient si on leur donnait le choix.
«Qui ici se porterait volontaire ne serait-ce qu'une fois?» conclut io9.
Source(s): Slate, le 03.02.2014
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