Le Parti de l'Union démocratique (PYD), principal groupe armé kurde, veut créer un Kurdistan autonome dans le cadre d'une Syrie fédérale, et une commission prépare une Constitution pour cette région, a déclaré dimanche à l'AFP à Marseille son responsable.
"La région du Kurdistan (syrien) sera divisée en trois provinces autonomes: celle de Kobani (Ain al-Arab en arabe, dans le centre), celle d'Efrine (dans l'ouest) et celle de Qamishli (dans l'est). Le but n'est pas de faire sécession, mais les Kurdes demandent un système fédéral en Syrie", a indiqué Salih Muslim, actuellement en Europe pour participer fin janvier à la conférence Genève-2 sur l'avenir de la Syrie.
L'entretien, qui a eu lieu à Marseille, s'est fait en kurde et a été traduit en français par des représentants kurdes de cette ville du sud-est de la France.
Le 12 novembre, des formations kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé l'établissement d'une administration autonome de transition après avoir enregistré plusieurs avancées sur le terrain face aux groupes extrémistes.
"Il ne s'agit pas de la création d'un gouvernement autonome. Toutefois, 19 représentants ont été désignés en juillet avec pour tâche de préparer une Constitution, une loi électorale et de définir les modalités selon lesquelles la région sera dirigée. Cette commission a terminé son travail et une date sera prochainement fixée pour des élections", a ajouté Salih Muslim, précisant que toutes les composantes de la population de la région participaient au processus.
"Lorsque nous avons pourchassé les forces du régime, nous avons dû faire face aux attaques des extrémistes, soutenus et envoyés par l'Etat turc. Les combats avec les extrémistes ont commencé en novembre 2012 et se poursuivent au moment où je vous parle", a-t-il ajouté.
Les Kurdes représentent 15% de la population syrienne et se trouvent le long de la frontière avec la Turquie dans le nord et l'est de la Syrie.
"Nous avons été aidés par notre peuple, les Kurdes irakiens, le président irakien (le Kurde Jalal Talabani) et par le PKK", a confié dimanche le dirigeant du PYD, considéré comme proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie).
Il a fermement démenti vouloir chasser les populations arabes de la région qu'il convoite. "Autour de nous, il y a trois sortes d'Arabes : il y a ceux avec lesquels nous avons toujours vécu et avec lesquels nous combattons côte à côte. Nous défendons la fraternité entre les peuples", a-t-il affirmé.
"Il y a ceux qui n'ont pas leur place, les Arabes qui viennent de l'extérieur, d'autres pays ou de la région, les extrémistes qui ont brûlé nos maisons et qui ont décapité des Kurdes", a poursuivi Salih Muslim.
"Enfin, il y a les Arabes installés au Kurdistan de force par Hafez al-Assad (ex-président syrien) à partir de 1974 en vue d'arabiser la région. Ce sont des victimes de déplacements de populations. Nous préconisons une solution pacifique pour ces populations : que ceux qui peuvent retourner sur leur terre d'origine le fassent et que les autres puissent vivre en paix avec les Kurdes", a-t-il encore dit.
Source : AFP via Al Manar
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