L'émancipé: Des camps de concentration d’un nouveau genre

Des camps de redéfinition du genre pour des enfants dès 3 ans ! Le magazine slate.com a publié un reportage de David Rosenberg dans un camp pour garçonnets dont le but est de redéfinir leur genre…

Au cours des trois dernières années, la photographe Lindsay Morris a réalisé un reportage de quatre jours dans un camp pour les jeunes garçons au genre atypique et leurs parents.

Ce camp : « Vous êtes vous » (le nom a été changé pour protéger la vie privée des enfants et c’est également le nom de la série de photos de Lindsay Morris), est dédié aux parents qui ont des enfants de moins de 3 ans qui n’ont pas de sexe affirmé, qui veulent porter des talons hauts et préfèrent aller dans l’allée rose des rayons jouets et non dans celle des « méchants garçons », a déclaré Lindsay Morris dans un éclat de rire.

C’est aussi un lieu où les parents et les enfants se sentent protégés dans un environnement qui encourage la liberté d’expression.

« Les garçons n’ont pas à regarder par-dessus leurs épaules, et ils peuvent abaisser leur garde. Voilà quatre jours où rien n’a d’importance, et durant lesquels ils sont entourés par des membres de leur famille qui les soutiennent », a déclaré M. Morris.

Morris a déclaré que son objectif photographique pour le projet est de « représenter l’esprit de ces garçons quand ils brillent. »

Parmi certaines activités propices à faire « briller » ces enfants et montrer leurs talents, il y a les défilés de mode. Ces défilés organisés lors du camp sont populaires et voient les « campeurs » arriver bien préparés.

« Certains pratiquent ces shows toute l’année, et d’autres créent leurs propres robes avec leurs mères ou amies de la famille », a déclaré Morris.

« La concentration et l’enthousiasme sont vraiment incroyables. En outre, cela peut être très émouvant pour les parents, surtout pour les familles qui sont nouvelles dans le camp et qui découvrent ce genre de groupe pour la première fois. »

Même si on ne sait pas si les enfants du camp finiront par s’identifier en tant que gay ou transgenre, ou même si comment la façon dont le sexe et la sexualité sont définis dans la société évoluera, le camp permet aux enfants de se regarder d’une manière complètement différente.

«Ils se posent énormément de questions dans leur vie quotidienne, donc c’est un endroit idéal pour eux pour s’exprimer comme ils se sentent … Nous entendons tant de tristes histoires et nous savons combien les enfants « LGBT » sont atteints de manière très fréquente par la timidité, la dépression et le suicide. Il se forme comme un lourd nuage au dessus d’eux qui les handicape dès le début. Je dis que c’est une nouvelle histoire. Ce n’est pas une tragédie. »

Lindsay Morris espère pouvoir un jour publier un livre à partir de son travail et de monter également un grand spectacle multimédia qui parcourerait le pays et le monde pour montrer un nouveau visage des jeunes LGBT.

Les enfants présentés ici et dans le projet de Morris sont photographiés avec l’autorisation des parents.

Son but ultime est de créer une fondation qui amasse des fonds pour aider à financer le coût de camp pour les enfants qui ne peuvent y assister.

Elle espère également ajouter encore plus d’ampleur au projet, en se concentrant sur la production de plus de portraits et de documenter le changement que les enfants vivent à leur arrivée dans le camp.

« J’aimerais vraiment suivre les enfants jusqu’à l’âge adulte et voir quel genre de relations ils auront développées », a déclaré Morris. « Je tiens à témoigner de l’évolution, sachant d’où ils viennent et voir comment la vie va tourner pour eux – espérons-le heureusement -et je pense qu’ils vont avoir une meilleure transition vers l’âge adulte que la génération qui les a précédés ».

Des camps atteignant le comble de l’horreur pire que ceux des heures les plus sombres de notre Histoire.