Le scandale des lasagnes au cheval n’est probablement que la partie visible de l’iceberg de la mal bouffe.
Les amateurs de saumon fumé vont peut-être y regarder à 2 fois avant de se régaler de ces fines tranches fumées, surtout lorsque celles-ci viennent de certains élevages de saumons.
Bien sûr, les promoteurs de l’élevage argumenteront : si on avait continué à ne consommer que des saumons sauvages, on serait arrivé très rapidement à la disparition de ce magnifique poisson pour cause de surpêche, ajoutant que ces saumons d’élevage ne présentent pas de problèmes sanitaires, sont générateurs d’emplois, représentant un « modèle de durabilité de l’environnement », assurant même que ces poissons d’élevage sont rarement infestés par des parasites, affirmation bien légère, comme on le verra. lien
Au-delà de la surpêche, le problème n’est-il pas plutôt lié à la qualité de l’eau ?
Sur cette carte, on constate la diminution drastique des saumons dans nos rivières françaises, entre 1929 et aujourd’hui, même si depuis peu, ces poissons font leur réapparition : en 2008, un saumon a été capturé dans la Seine…et depuis d’autres ont suivi.
C’est à Vichy qu’a été installé en 1996 un « observatoire des poissons migrateurs », et fin 2005, plus d’un million de poissons ont été comptabilisés, dont 25 000 se partagent entre saumons, aloses, lamproies, truites de mer et anguilles. lien
Sur ce lien, une webcam filme en continu le passage des poissons.
Ceci dit, on peut logiquement s’interroger sur la santé de ces poissons, quand on connait l’état sanitaire des eaux de nos cours d’eau, dans lesquels la féminisation des espèces bat son plein sous l’effet des agents chimiques que nous rejetons. lien
En Irlande, en 2007, le ministre irlandais de la pêche a décidé d’un quota de prise, limitant la pêche à 17 625 saumons, plus prudent que ses experts, lesquels avaient fixé la barre beaucoup plus haut : 100 000 saumons par an. lien
Le ministre a aussi autorisé la technique dite de la senne, mais à condition de ne mener les embarcations qu’à l’aviron.
En Ecosse, les saumons sauvages semblent bien se porter, puisque ils ont obtenu le « label rouge » label obtenu dans le cadre d’une IGP (indication géographique protégée) ce qui lui donne une reconnaissance officielle garantissant la qualité supérieure. lien
Toutefois, le consommateur doit être prudent car il existe 2 labels rouges : le 1er est le plus important, car il porte sur « la matière première », le 2ème portant uniquement sur la transformation.
Or un saumon peut être « labellisé rouge » même s’il ne répond qu’à la 2ème condition, d’où l’intérêt de faire plutôt confiance aux artisans, dans ce domaine, comme dans d’autres. lien
Les problèmes posés par la pratique de l’élevage sont multiples : au-delà de la nourriture qui sera bientôt à base de farine d’élevage pour les poissons, puisque l’Europe vient de l’autoriser, (en 2014, l’autorisation touchera les poulets, et les porcs) la pisciculture intensive amène fatalement des maladies, de la vaccination, des soins antibiotiques ce qui inquiète à raison les consommateurs. lien
A cela pourrait s’ajouter la pollution génétique, puisque le saumon transgénique pourrait bientôt être autorisé aux USA, et qu’il n’est pas improbable d’envisager que ces saumons OGM s’évadent de leur prison « dorée » pour rejoindre le milieu sauvage. lien
Les puissants lobbys américains ne désespèrent pas d’obtenir cette autorisation : (lien) ces poissons atteignent l’âge adulte en 16 mois, au lieu de 30 normalement, ce qui augmenterait les marges de profit …mais le jeu en vaut-il la chandelle ? lien
Aujourd’hui, un poisson sur deux que nous consommons provient de l’élevage, ( lien) ce qui représente 60 millions de tonnes par an, poissons nourris avec des farines et des huiles de poisson et tous les ans, ce sont 600 000 tonnes de saumons qui débarquent sur nos étals. lien
Mais voilà, depuis quelques années, les aqua-fermes se trouvent confrontées à un parasite, le pou du poisson, lequel provoque des dégâts considérables. lien
En effet, en Ecosse, tout comme en Norvège, (et ailleurs) où est pratiquée intensivement l’élevage du saumon, ceux-ci sont menacés par ce parasite, qu’il est très difficile d’éradiquer. lien
Dans les élevages norvégiens, sur les 400 000 saumons détenus dans chaque cage, la moitié de ces poissons périront, soit à cause du manque d’espace, soit à cause des poux, ou pour d’autres raisons.
Ces poux provoquent de gros trous dans la chair des saumons, les rendant plus fragiles aux attaques bactériennes.
Il a fallu donc traiter les poissons aux antibiotiques, sauf que les poux de mer devenaient de plus en plus résistants aux traitements.
Les éleveurs sont donc passés à l’usage d’un pesticide, le Diflubenzuron, incorporant ce produit cancérigène à la nourriture des poissons.
Rappelons que ce pesticide, commercialisé sous le nom de Dimilin, est utilisé en France, parfois en épandage par hélicoptères, pour détruire les chenilles processionnaires qui viennent parasiter les pins, et il est probable que les cigales doivent aussi déguster. lien
D’ailleurs, ce pesticide est autorisé en France dans la composition de préparations bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché. lien
LISBETH Berg-Hansen, la ministre norvégienne de la pêche se veut rassurante, assurant que les conditions d’utilisation du pesticide seraient conformes aux règlementations communautaires et l’agence de sécurité sanitaire norvégienne dément toute toxicité pour la consommation. lien
Les autorités sanitaires ne sont pas inquiètes, et selon EMEA, (agence européenne des médicaments) ce pesticide n’aurait pas d’effet sur la santé des poissons d’autant qu’un rapport de l’OMS publié en 2008 affirme que « dépasser les doses journalières acceptables ne résultent pas forcément en des effets indésirables », ce qui est loin d’être prouvé. lien
En effet, en caméra caché, une équipe de télévision est allé enquêter auprès d’un éleveur de saumon, lequel a confirmé qu’après chaque traitement au diflubenzuron, plusieurs centaines de poissons trouvaient la mort. lien
Il faut ajouter qu’au lieu de mettre uniquement ce pesticide dans la nourriture des poissons, il est aussi dispersé dans les filets, et répandu en mer.
Plus grave, alors que certains saumons survivent à ce traitement, tous les autres poissons à proximités meurent, y compris de petits requins.
Pas fou, l’éleveur interviewé avoue ne plus manger de saumon, poisson qu’il consommait avec plaisir auparavant.
Pourtant la règlementation européenne interdit que l’on répande des pesticides dans le milieu aquatique.
Cerise sur le gâteau, l’Europe vient d’autoriser à nourrir les poissons d’élevage avec des farines animales, expliquant que les saumons sont carnivores, ne voyant pas où serait le problème de nourrir ces animaux avec ces farines.
S’il est vrai que le saumon se nourrit essentiellement d’abord d’éphémères, de phryganes, de perles, de gammares, puis plus tard, qu’il passera au petits poissons, ou au krill, une petite crevette, nourriture favorite des baleines, il n’est sur que ces farines animales soient sans danger pour ce poisson. lien
Mais les problèmes liés à l’élevage du saumon ne se limitent pas à la Norvège, au Canada ou à l’Ecosse : au Chili, ou l’élevage s’est beaucoup développé, un virus s’est répandu comme une trainée de poudre dès 2009, diminuant drastiquement les populations de poissons, et faisant bondir le cours du saumon de 50% aux USA. lien
Quant à la mise à mort de ces poissons : par asphyxie, voire dans un bain de dioxyde de carbone, la cruauté est au rendez vous. lien
Le fumage du saumon, pour sa part, relève parfois de l’enfumage en bonne et due forme.
L’authentique fumage consiste à allumer un feu de sciure de hêtre, d’en éteindre les flammes pour n’avoir finalement que de la fumée, plaçant le poisson au dessus de celle-ci, sauf que le fumage, lorsqu’il est industriel, peut être aussi à base de « fumée liquide » qui consiste à utiliser un appareil électrique générant de la fumée, au moyen d’un liquide « fumigène » ayant le parfum de la fumée. lien
A grande échelle, il est appelé « fumage électrostatique » et il est probable que cette pratique se soit aujourd’hui généralisée.
Même si des tests proposés à des gouteurs de l’Ifremer ont pu démontrer le peu de différence entre le procédé traditionnel, et le procédé électrostatique, il n’est pas sur que le consommateur y trouve son compte. lien
Décidément la mal bouffe continue, et la crise actuelle « Findus », qui est en train de se répandre dans toute l’Europe, ne changera peut-être pas grand-chose, sinon d’encourager le consommateur à ne plus avoir confiance dans la nourriture dite industrielle en général, et dans les plats préparés en particulier. lien
On se souvient que la marque de surgelés incriminée nous avait affirmé dans une pub diffusée en 1992 : « je crois que vous allez être étonnés »…Ils ont tenu parole. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « le Monde est sombre quand on garde les yeux fermés ».
Les amateurs de saumon fumé vont peut-être y regarder à 2 fois avant de se régaler de ces fines tranches fumées, surtout lorsque celles-ci viennent de certains élevages de saumons.
Bien sûr, les promoteurs de l’élevage argumenteront : si on avait continué à ne consommer que des saumons sauvages, on serait arrivé très rapidement à la disparition de ce magnifique poisson pour cause de surpêche, ajoutant que ces saumons d’élevage ne présentent pas de problèmes sanitaires, sont générateurs d’emplois, représentant un « modèle de durabilité de l’environnement », assurant même que ces poissons d’élevage sont rarement infestés par des parasites, affirmation bien légère, comme on le verra. lien
Au-delà de la surpêche, le problème n’est-il pas plutôt lié à la qualité de l’eau ?
Sur cette carte, on constate la diminution drastique des saumons dans nos rivières françaises, entre 1929 et aujourd’hui, même si depuis peu, ces poissons font leur réapparition : en 2008, un saumon a été capturé dans la Seine…et depuis d’autres ont suivi.
C’est à Vichy qu’a été installé en 1996 un « observatoire des poissons migrateurs », et fin 2005, plus d’un million de poissons ont été comptabilisés, dont 25 000 se partagent entre saumons, aloses, lamproies, truites de mer et anguilles. lien
Sur ce lien, une webcam filme en continu le passage des poissons.
Ceci dit, on peut logiquement s’interroger sur la santé de ces poissons, quand on connait l’état sanitaire des eaux de nos cours d’eau, dans lesquels la féminisation des espèces bat son plein sous l’effet des agents chimiques que nous rejetons. lien
En Irlande, en 2007, le ministre irlandais de la pêche a décidé d’un quota de prise, limitant la pêche à 17 625 saumons, plus prudent que ses experts, lesquels avaient fixé la barre beaucoup plus haut : 100 000 saumons par an. lien
Le ministre a aussi autorisé la technique dite de la senne, mais à condition de ne mener les embarcations qu’à l’aviron.
En Ecosse, les saumons sauvages semblent bien se porter, puisque ils ont obtenu le « label rouge » label obtenu dans le cadre d’une IGP (indication géographique protégée) ce qui lui donne une reconnaissance officielle garantissant la qualité supérieure. lien
Toutefois, le consommateur doit être prudent car il existe 2 labels rouges : le 1er est le plus important, car il porte sur « la matière première », le 2ème portant uniquement sur la transformation.
Or un saumon peut être « labellisé rouge » même s’il ne répond qu’à la 2ème condition, d’où l’intérêt de faire plutôt confiance aux artisans, dans ce domaine, comme dans d’autres. lien
Les problèmes posés par la pratique de l’élevage sont multiples : au-delà de la nourriture qui sera bientôt à base de farine d’élevage pour les poissons, puisque l’Europe vient de l’autoriser, (en 2014, l’autorisation touchera les poulets, et les porcs) la pisciculture intensive amène fatalement des maladies, de la vaccination, des soins antibiotiques ce qui inquiète à raison les consommateurs. lien
A cela pourrait s’ajouter la pollution génétique, puisque le saumon transgénique pourrait bientôt être autorisé aux USA, et qu’il n’est pas improbable d’envisager que ces saumons OGM s’évadent de leur prison « dorée » pour rejoindre le milieu sauvage. lien
Les puissants lobbys américains ne désespèrent pas d’obtenir cette autorisation : (lien) ces poissons atteignent l’âge adulte en 16 mois, au lieu de 30 normalement, ce qui augmenterait les marges de profit …mais le jeu en vaut-il la chandelle ? lien
Aujourd’hui, un poisson sur deux que nous consommons provient de l’élevage, ( lien) ce qui représente 60 millions de tonnes par an, poissons nourris avec des farines et des huiles de poisson et tous les ans, ce sont 600 000 tonnes de saumons qui débarquent sur nos étals. lien
Mais voilà, depuis quelques années, les aqua-fermes se trouvent confrontées à un parasite, le pou du poisson, lequel provoque des dégâts considérables. lien
En effet, en Ecosse, tout comme en Norvège, (et ailleurs) où est pratiquée intensivement l’élevage du saumon, ceux-ci sont menacés par ce parasite, qu’il est très difficile d’éradiquer. lien
Dans les élevages norvégiens, sur les 400 000 saumons détenus dans chaque cage, la moitié de ces poissons périront, soit à cause du manque d’espace, soit à cause des poux, ou pour d’autres raisons.
Ces poux provoquent de gros trous dans la chair des saumons, les rendant plus fragiles aux attaques bactériennes.
Il a fallu donc traiter les poissons aux antibiotiques, sauf que les poux de mer devenaient de plus en plus résistants aux traitements.
Les éleveurs sont donc passés à l’usage d’un pesticide, le Diflubenzuron, incorporant ce produit cancérigène à la nourriture des poissons.
Rappelons que ce pesticide, commercialisé sous le nom de Dimilin, est utilisé en France, parfois en épandage par hélicoptères, pour détruire les chenilles processionnaires qui viennent parasiter les pins, et il est probable que les cigales doivent aussi déguster. lien
D’ailleurs, ce pesticide est autorisé en France dans la composition de préparations bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché. lien
LISBETH Berg-Hansen, la ministre norvégienne de la pêche se veut rassurante, assurant que les conditions d’utilisation du pesticide seraient conformes aux règlementations communautaires et l’agence de sécurité sanitaire norvégienne dément toute toxicité pour la consommation. lien
Les autorités sanitaires ne sont pas inquiètes, et selon EMEA, (agence européenne des médicaments) ce pesticide n’aurait pas d’effet sur la santé des poissons d’autant qu’un rapport de l’OMS publié en 2008 affirme que « dépasser les doses journalières acceptables ne résultent pas forcément en des effets indésirables », ce qui est loin d’être prouvé. lien
En effet, en caméra caché, une équipe de télévision est allé enquêter auprès d’un éleveur de saumon, lequel a confirmé qu’après chaque traitement au diflubenzuron, plusieurs centaines de poissons trouvaient la mort. lien
Il faut ajouter qu’au lieu de mettre uniquement ce pesticide dans la nourriture des poissons, il est aussi dispersé dans les filets, et répandu en mer.
Plus grave, alors que certains saumons survivent à ce traitement, tous les autres poissons à proximités meurent, y compris de petits requins.
Pas fou, l’éleveur interviewé avoue ne plus manger de saumon, poisson qu’il consommait avec plaisir auparavant.
Pourtant la règlementation européenne interdit que l’on répande des pesticides dans le milieu aquatique.
Cerise sur le gâteau, l’Europe vient d’autoriser à nourrir les poissons d’élevage avec des farines animales, expliquant que les saumons sont carnivores, ne voyant pas où serait le problème de nourrir ces animaux avec ces farines.
S’il est vrai que le saumon se nourrit essentiellement d’abord d’éphémères, de phryganes, de perles, de gammares, puis plus tard, qu’il passera au petits poissons, ou au krill, une petite crevette, nourriture favorite des baleines, il n’est sur que ces farines animales soient sans danger pour ce poisson. lien
Mais les problèmes liés à l’élevage du saumon ne se limitent pas à la Norvège, au Canada ou à l’Ecosse : au Chili, ou l’élevage s’est beaucoup développé, un virus s’est répandu comme une trainée de poudre dès 2009, diminuant drastiquement les populations de poissons, et faisant bondir le cours du saumon de 50% aux USA. lien
Quant à la mise à mort de ces poissons : par asphyxie, voire dans un bain de dioxyde de carbone, la cruauté est au rendez vous. lien
Le fumage du saumon, pour sa part, relève parfois de l’enfumage en bonne et due forme.
L’authentique fumage consiste à allumer un feu de sciure de hêtre, d’en éteindre les flammes pour n’avoir finalement que de la fumée, plaçant le poisson au dessus de celle-ci, sauf que le fumage, lorsqu’il est industriel, peut être aussi à base de « fumée liquide » qui consiste à utiliser un appareil électrique générant de la fumée, au moyen d’un liquide « fumigène » ayant le parfum de la fumée. lien
A grande échelle, il est appelé « fumage électrostatique » et il est probable que cette pratique se soit aujourd’hui généralisée.
Même si des tests proposés à des gouteurs de l’Ifremer ont pu démontrer le peu de différence entre le procédé traditionnel, et le procédé électrostatique, il n’est pas sur que le consommateur y trouve son compte. lien
Décidément la mal bouffe continue, et la crise actuelle « Findus », qui est en train de se répandre dans toute l’Europe, ne changera peut-être pas grand-chose, sinon d’encourager le consommateur à ne plus avoir confiance dans la nourriture dite industrielle en général, et dans les plats préparés en particulier. lien
On se souvient que la marque de surgelés incriminée nous avait affirmé dans une pub diffusée en 1992 : « je crois que vous allez être étonnés »…Ils ont tenu parole. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « le Monde est sombre quand on garde les yeux fermés ».
Source : Agora Vox
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