Saïda était ce lundi une ville morte au lendemain d'un incident qui a fait trois morts et plusieurs blessés, entre des partisans du cheikh salafiste Ahmad al-Assir et des membres du Hezbollah. Commerces et écoles étaient fermés à l’appel de divers partis et personnalités de la ville, et de l’association des commerçants, en signe de deuil d’abord et pour protester contre les tentatives d’entrainer Saïda dans la discorde communautaire ensuite.
Le discours sectaire de cheikh Al-Assir a créé un climat de tension et il était normal que la moindre étincelle provoque un incident grave. Si le sit-in organisé à la fin de l’été par le cheikh salafiste s’était terminé sans effusion de sang, il n’en n’était pas de même dimanche...
Mais l’intervention rapide de l’Armée libanaise a empêché la situation de dégénérer, malgré les appels de cheikh Al-Assir à prendre les armes pour livrer ce qu’il a appelé la «bataille de la dignité».
La tension était montée dès les premières heures de la journée, lorsque le fils d’Al-Assir, Omar, a été arrêté à un barrage des Forces sécurité intérieure (FSI) car il était au volant d’une voiture aux vitres teintées, sans papier et sans permis de conduire.
Ahmad Al-Assir a débarqué en trombe, accompagné d’hommes en armes, à bord de quatre voitures. Selon des témoins, il aurait lui-même brandi son pistolet et contraint l’officier responsable de la patrouille des FSI de libérer son fils et à lui rendre la voiture.
Les événements se sont ensuite enchainés. Ainsi, les partisans du Hezbollah ont refusé d’obtempérer à un ultimatum lancé par cheikh Assir, leur demandant d’enlever toutes les affiches à la gloire du parti, à l’occasion de la journée du martyr, célébrée tous les ans le 11 novembre, et d’Accouru.
Les partisans du cheikh sunnite auraient alors déchiré un portrait du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, déclenchant les affrontements avec les militants du Hezb. Les accrochages les plus violents ont eu lieu dans le quartier Al-Taamir, à Aïn el-Héloué, à proximité du camp.
Des tirs ont été signalés dans les environs du domicile de cheikh Maher Hammoud, place al-Qods, touchant un restaurant proche. Des tirs ont été échangés dans le quartier d’Abra, après la mort d’une personne. Des accrochages sporadiques se sont poursuivis pendant des heures alors que l'armée multipliait les patrouilles blindées et érigeait des barrages.
Les routes menant aux quartiers théâtre d’accrochages ont été bloquées par la troupe. Les militaires ont intensifié les perquisitions et les poursuites à la recherche des personnes impliquées dans les incidents. Des unités d’élite ont encerclé la maison du chanteur Fadl Chaker, devenu fervent partisan de cheikh al-Assir.
Le Premier ministre Najib Mikati a appelé «toutes les parties à empêcher tout acte susceptible de provoquer des incidents sécuritaires. Les forces de l’ordre protégeront les citoyens d’une manière stricte et seront intransigeantes». Des sources de sécurité, citées par le quotidien as-Safir, ont indiqué que l’état d’urgence pourrait être décrété à Saïda. La ville pourrait aussi être déclarée zone militaire en raison des tensions qui y prévalent. Le cheikh sunnite Maher Hammoud, membre du Rassemblement des oulémas musulmans et imam de la mosquée al-Qods, a également réclamé que Saïda soit décrétée zone militaire. Il a stigmatisé la «folie» de cheikh Al-Assir, dont «les discours sectaires visent à provoquer une fitna». Source: Médiarama publiée sur French-Moqawama au Liban |
13 nov. 2012
Un Cheikh Salafiste tente de créer la discorde au Sud Liban
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