Il y aurait quantité d’analyses à produire sur le chaleureux accueil réservé, mercredi et jeudi, par les autorités françaises à Benyamin Netanyahu. Diabolisation commune de l’Iran, stigmatisation conjointe des « causes-prétextes » derrières lesquelles se cacherait de « l’antisémitisme », silence sur la poursuite de la colonisation israélienne en terre palestinienne ou sur les déclarations officielles relatives à « Jérusalem, capitale unifiée et éternelle d’Israël », traitement de faveur accordé aux victimes juives du tueur de Toulouse-Montauban, transformation outrancière d’un hommage aux morts en meeting pro-Likoud, anesthésie de l’esprit critique chez la plupart des commentateurs audiovisuels, etc, etc : les angles d’approche ne manqueraient pas.
Oumma a préféré vous faire revivre ces deux journées historiques pour la relation franco-israélienne en vous dévoilant plutôt trois séquences-clés en images.
*** La parade de Netanyahu : le leader ultra-nationaliste est salué dès son arrivée par Gilles-William Goldnadel, l’homme censé avoir été visé par la cellule terroriste de Cannes, avant de retrouver François Hollande, un grand ami d’Israël descendu spécialement des marches du perron de l’Elysée. Ensuite, ce seront au tour de Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, et du Premier ministre Jean-Marc Ayrault de le recevoir, sourire aux lèvres.
*** La Ligue de Défense Juive sans gêne : mercredi soir, au moment où se déroulent des rassemblements anti-Netanyahu à Paris et Toulouse, la LDJ se réuniten toute impunité sur les Champs-Elysées pour témoigner de son soutien au dirigeant israélien.
Le meneur de ce groupe -responsable de plusieurs agressions- entonna d’ailleurs le même slogan religieux que celui déclamé par leur héros, le lendemain, devant François Hollande : « Am Israël Haï ! » (« le peuple d’Israël vivra »).
*** Le lapsus embarrassant de François Hollande : prenant la parole pour rendre hommage aux victimes de Toulouse et Montauban, le chef de l’Etat évoqua un « moment exceptionnel » pour commémorer une « stragédie exceptionnelle ».
La confusion entre les termes « tragédie » et « stratégie » n’est pas insignifiante : la polémique sur les agissements de la DCRI prend actuellement de l’ampleur en raison de la récente découverte, rapportée par Libération, de l’étrange attentisme de la direction centrale du Renseignement pour gérer localement le cas singulier de Mohamed Merah. François Hollande a-t-il eu connaissance, depuis son accession au pouvoir, d’informations contredisant la thèse en vogue, promue par Manuel Valls et Claude Guéant, des « défaillances » policières? Curieusement, son lapsus rappelle celui formulé en mars par François Molins, procureur de Paris, à propos des déclarations de Mohamed Merah qui devaient faire l’objet de « révocations », affirma-t-il dans un premier temps, avant de rectifier aussitôt en précisant qu’il s’agissait en réalité de « vérifications ».
Les bienfaits de la terreur
Une « stratégie » laisse entendre l’existence d’un choix politique et délibéré. Qu’il s’agisse d’un lapsus révélateur ou d’une innocente confusion sémantique, leszones d’ombre de l’affaire Merah persistent. N’en déplaise à Netanyahu, qui n’a eu de cesse, dès l’assaut du RAID, d’exploiter cet évènement dans le cadre de son concept-phare : la « guerre mondiale contre le terrorisme ».
Curieux, cependant, de constater qu’aucun éditorialiste ou élu français n’ait eu la délicatesse de rappeler aux citoyens un élément accablant pour l’image du propagandiste va-t-en-guerre : l’homme accueilli par la France pour déplorer les méfaits terroristes imputés à Merah est le même individu qui avait, à deux reprises, jugé « bénéfiques pour Israël » les attentats du 11 septembre 2001.
Source : Oumma.
Source : Oumma.
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