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30 déc. 2011

Les huîtres de nouveau décimées par l'herpès

Cela n'affecte en rien leur comestibilité mais met en péril la filière ostréicole française.
Les «bébés» huîtres creuses ont été décimés à près de 70% cet été.
Crédits photo : Richard VIALERON/Le Figaro
Ce n'est pas parce que, pour la quatrième année consécutive, les «bébés» huîtres creuses ont été décimés à près de 70 % cet été que les survivantes ne sont pas bonnes à la consommation, loin de là. Car le virus, proche de celui de l'herpès, qui affecte les embryons de ces mollusques marins ne présente aucun danger pour la santé de l'homme.

Il y a essentiellement deux systèmes de reproduction des huîtres, soit naturel, soit à partir d'une fécondation en laboratoire, puis une première «pousse» dans une écloserie-nurserie avant que ces naissains ne soient vendus aux ostréiculteurs, qui vont les chouchouter pendant trois ans avant de pouvoir les commercialiser.

Depuis 2008, un virus fait d'importants dégâts sur les larves d'huîtres. «Pourtant, ce virus et les huîtres se connaissent depuis 400 millions d'années. C'est un vieux couple, explique Tristan Renault, responsable du laboratoire génétique et pathologie à la station Ifremer de La Tremblade (Charente-Maritime).

Pourquoi les choses se sont-elles gâtées? Nous n'avons encore que des hypothèses. On sait que ce virus n'est pas une modification d'un ancien virus. Mais il a peut-être été introduit en provenance d'autres régions du monde ; ou bien il était préexistant mais discret, et pour une raison qui pourrait être environnementale, est devenu prééminent.»
Quatrième épisode de grave surmortalité

La lutte contre la dissémination et la contagion de ce virus herpétique est particulièrement difficile. «Il est évidemment impossible de vacciner des invertébrés,rappelle Tristan Renault.S'il y avait des traitements, ils seraient très difficiles à mettre en œuvre en mer. Il ne reste pour l'instant que l'emploi de mesures prophylactiques. Par exemple, ne pas faire de transfert de naissains de zones contaminées vers des zones indemnes. Nous travaillons également sur une sélection génétique des huîtres les plus résistantes, mais cela ne fait que commencer.»

Pour les ostréiculteurs, la pilule est dure à avaler. «Avec ce quatrième épisode de grave surmortalité, c'est un tiers des entreprises de la filière qui est au bord du gouffre, affirme Renan Henry, président du Comité de survie de l'ostréiculture, également ostréiculteur à Saint-Philibert, près de La Trinité-sur-mer (Morbihan). Nous pensons que l'Ifremer se trompe en faisant porter le chapeau au seul virus de l'herpès. Ainsi, beaucoup pensent que le système des écloseries, 30 à 40 % des huîtres aujourd'hui, a conduit à une dégénérescence de l'espèce.»

Mais pour Tristan Renault, «les écloseries devraient permettre un contrôle sanitaire plus serré, puisque ce sont des systèmes d'élevage clos». Les ostréiculteurs, quant à eux, regrettent que l'Ifremer soit en position d'hégémonie sur la filière. «L'Ifremer nous cache des choses, car ils sont à la fois juge et partie», regrette Renan Henry.

Un certain nombre de recommandations ont été émises par les autorités sanitaires. Parmi elles, «la limitation des transferts d'une zone à l'autre est une bonne mesure,estime Renan Henry. Mais d'autres, comme le nettoyage des estrans, ne sont pas réalistes». De son côté, le chercheur de l'Ifremer prône comme mesure la plus importante une diversification des espèces.

LeFigaro.fr

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