Quelques heures après la Hongrie, la Belgique a vu sa note abaisser d’un cran par Standard & Poor’s. Et ce n’est pas fini car les agences de notation sont prêtes à lancer une nouvelle vague de dégradations de notes si les Etats ne parviennent pas à résorber la dette.
Budapest a réagi avec des tons belliqueux à la dégradation de la note de la dette souveraine hongroise par l’agence de notation financière Moody’s, vendredi 25 novembre. Dans un communiqué, le Ministère de l’économie juge « sans réel fondement » l’action de l’agence et l’assimile aux « attaques financières contre la Hongrie ».
Moody’s a justifié sa décision avant tout par « l’incertitude qui entoure la capacité du gouvernement hongrois d’atteindre ses objectifs de consolidation budgétaire ». Une appréciation très « politique » qui en rappelle bien d’autres exprimées ces derniers mois par les agences de notation.
L’éclatement de la crise de la dette a conduit ces dernières à prêter une attention accrue aux conditions politiques du retour à la normale sur ces marchés suscitant des réactions de plus en plus rageuses de la part des autorités des pays visés. La Belgique vient également d’en faire les frais. Le Royaume, inquiet pour son refinancement, vient de lancer avec succès un emprunt d’Etat. Vendredi soir, sa note a été dégradée d’un cran par Standard & Poor’s à « AA ».
Et ce n’est pas fini car une nouvelle vague de dégradations est bien possible. « Les actions sur plusieurs notes européennes sont suspendues jusqu’à ce que les gouvernements montrent qu’ils sont capables de réduire les grands déficits et faire des réformes crédibles », indiquent les experts de la Société générale. La situation peut basculer d’un instant à l’autre.
Un exemple récent ? Quand George Papandréou, le Premier ministre grec sortant avait annoncé la tenue d’un référendum sur le nouveau plan européen de financement à son pays, l’agence Moody’s avait aussitôt averti que « des événements extraordinaires et imprévus en grèce sont négatifs pour les marchés de crédit de la totalité de la zone euro exclusion faite pour les pays les plus robustes ».
Autant dire que les agences de notation n’hésiteront pas à dégainer si des événements de cette nature allaient se produire. La menace est d’autant plus concrète que le paysage des notes de la dette souveraine européenne est déjà bien abîmé. La Grèce, la Roumanie et aujourd’hui la Hongrie sont affublées de notes qui sont déjà, pour l’une, en risque de défaut et, pour les deux autres, en catégorie spéculative.
Les dettes de autres pays européens (l’Irlande, la Bulgarie, Chypre, la Lettonie et la Lituanie) sont encore inscrites à la catégorie d’Investissement mais de qualité moyenne inférieure. En s’approchant du centre de l’Europe, c’est l’Italie qui est dans le collimateur des agences. Elle se retrouve en compagnie de l’Estonie, de Malte et de la Slovaquie, toutes rangées dans la catégorie Investissement mais de qualité moyenne.
- Source : lesechos.fr
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