"Une majorité de députés français a signé un "appel de soutien au soulèvement populaire en Iran", qui prend fait et cause pour la "résistance" dans laquelle l'Organisation des Moudjahidines du peuple (OMPI) est "déterminante", a déclaré un député.
"Au moins 320 députés (sur 577 à l'Assemblée nationale, ndlr) ont signé un appel de soutien au soulèvement du peuple iranien", a déclaré Jean-Pierre Brard, député apparenté communiste et membre du Comité parlementaire pour un Iran laïque et démocratique.
Ce texte "est un soutien à la résistance et très clairement nous savons que dans cette résistance, l'OMPI joue un rôle déterminant", a-t-il ajouté. Les Moudjahidines du peuple sont la principale composante du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), qui regroupe l'opposition en exil au Régime de Téhéran.
Voici ce que m'annonçait Bahman, un ami journaliste iranien du temps où je vivais encore en Iran:
"Nos parents pensaient avoir tout vu sous le Shah. (...) Aujourd'hui, il existe encore pire: les Moudjahidines du peuple. C'est une véritable secte. Ses leaders, les époux Rajavis, se sont élevés au rang de dieux. Ses fidèles, gravement endoctrinés, deviennent des zombies dont ils font ce que bon leur semble".
Je (Armin Arefi) ne comprends pas comment l’Organisation des Moudjahidines du peuple iranien (OMPI), secte islamo-marxiste armée, est peu à peu en train de réussir à s’acheter une bonne conduite en Europe et surtout en France.
Comment cette organisation terroriste, responsable de nombreux attentats et assassinats ayant entraîné la mort de civils aussi bien en Iran qu’à l’étranger, ayant elle aussi participé à la prise d’otages de l’ambassade américaine de 1980, arrive à tromper l’opinion publique française, en se présentant comme la « seule alternative démocratique » à la République islamique, par le biais de son aile politique, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) ?
Comment des quotidiens français leur offrent leurs pages pour ses manifestations « démocratiques » à caractère ultra militant, ou de larges tribunes et reportages pour s’exprimer et comment leur leader, Maryam Rajavi, « présidente du gouvernement iranien en exil », parvient à s’inviter au Parlement européen? À tel point qu'en janvier 2009, l'Union européenne a retiré son nom de la liste noire des organisations terroristes, même si la France et l'Allemagne ont déposé un recours devant la justice européenne. L'OMPI figure en revanche toujours sur les listes terroristes des Américains et Canadiens.
Mais où s’informe-t-on ? Massoud Rajavi, mari de Maryam et représentant de Dieu sur terre (tiens, ça ne vous rappelle rien ?), pratique un féroce endoctrinement dans sa base militaire du camp Ahsraf , en Irak, offerte et financée par feu Saddam Hussein, qu’il a d’ailleurs aidé à mater les insurrections kurde et chiite d’Irak en 1991.Il y profite de la vulnérabilité et de l’espoir de dix mille pauvres hères sans repères ressemblant plus à des esclaves qu’à des « combattants de la liberté ». Ces derniers doivent, entre autres, lui vouer un amour et une fidélité sans faille, ne penser à rien d’autre qu’à lui, et lui offrir leur cœur, leur esprit et leur âme. Ainsi, les relations sexuelles sont tout bonnement bannies (des détails fournis par d’anciens membres, dont Anne Singleton , ex-Moudjahidine et spécialiste de la question).
Ils sont aussi soumis à d’intenses pressions psychologiques, dont la culture de leurs phobies. Et s’ils ont le malheur ne serait-ce que de réfléchir à la dissidence, ils sont immédiatement accusés d’être des « agents du régime iranien ». On leur jure qu’ils perdront leur relation à Dieu, mourront dans d’affreuses souffrances de maladies tels le sida ou le cancer, deviendront fous, possédés par le diable,malheureux, persécutés, hantés, rejetés, et qu’il arrivera quelque chose de grave à leur famille.
Le résultat ? Des zombies, qui parcourent l’Occident pancartes de leurs idoles à la main, en s’égosillant machinalement : « Rajavi ! Rajavi ! Rajavi ! ».Convaincus ? Pas encore ? Jetez donc un coup d’œil aux divers témoignages des rescapés du camp, inclus dans un rapport alarmant dévoilé en 2005 par l’ONG Human Rights Watch. Ils vous expliqueront de quelle façon les démissionnaires qui osent franchir le pas sont emprisonnés et maintenus en isolement dans des cageots étouffants pendant plusieurs années, torturés ou exécutés. Interrogez les nombreuses familles exilées d’anciens sympathisants (par exemple au Canada), dont les enfants ont été séduits et manipulés par leurs agents, avant d’être envoyés comme soldats à Ashraf, d’où ils ne sont toujours pas sortis.
Souvenez-vous également de l’arrestation de leur « présidente » dans son QG d’Auvers-sur-Oise en 2003, par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur (il est vrai, pour faire plaisir aux mollahs). En apprenant la nouvelle, des dizaines de ses membres dans toute l’Europe s’étaient immolés par le feu devant les caméras pour demander sa libération. Deux d’entre eux avaient succombé.
Enfin, gare à vous si vous vous opposez à leur cause (pauvre de moi!). Vous seriez sur-le-champ accusé d’être un « agent des services iraniens » ou encore un "espion du Hezbollah".
Et même si ce sont les Moudjahidines du peuple qui ont révélé en 2002 l’existence d’un site nucléaire clandestin en Iran, permettant à la communauté internationale de douter des intentions purement pacifiques de la République islamique, ne vousy trompez pas : cette organisation ne représente en rien le peuple iranien, ni ses intérêts. Juste ceux de dirigeants sectaires à l’ego surdimensionné cultivant le culte de la personnalité.
D'ailleurs Bahman, mais aussi une immense majorité des Iraniens que j'ai rencontrés pendant deux ans, sont unanimes à ce sujet:
"Qui sait ce que serait devenu notre pays s’ils avaient pris le pouvoir ? Et comment osent-ils s’autoproclamer « Résistance iranienne » ? Ils n'ont plus aucune légitimité dans le pays. Et de toute façon, nous Iraniens, jamais nous ne leur pardonnerons leur passage chez l’ennemi irakien durant la guerre. Jamais !".
Le 26 juin 2010, les Moudjahidines du peuple ont réussi un grand coup. Grâce à une organisation, un lobbying et des moyens sans précédents, ils sont parvenus à rassembler, à l'occasion de leur rassemblement annuel dans la ville de Taverny des "dizaines de milliers" de leurs partisans des quatre coins du monde (Europe, Canada, Etats-Unis). Surtout, ils ont pu compter, sur la présence, de deux anciennes personnalités politiques internationales de poids, en la personne de John Bolton, ancien ambassadeur américain à l'ONU, et de José-Maria Aznar, ancien Premier ministre espagnol. Il faut dire que le versement, de source sûre, à ces figures de"plusieurs dizaines de milliers d'euros", encaissés avant le meeting, y est peut-être pour quelque chose...
Aujourd'hui je demeure surtout abattu lorsque je vois que certains de mes confrères journalistes arrivent encore à se faire berner par le double discours et la machine de guerre médiatique de nos amis Moudjahidines.
Voyez plutôt...
Le Parisien:
Euronews:
Le JDD.fr:
Source: Le Monde
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