L'Allemagne s'oppose à l'intervention de la Banque centrale européenne (BCE) pour mettre un coup d'arrêt à la crise de liquidité qui sévit au sein de la zone euro. Cette position contestée n'a aujourd'hui plus de sens.
En effet la BCE joue déjà le rôle de prêteur en dernier ressort, achetant du « papier » italien, grec ou français quand la pression sur les taux est trop forte.
En s'opposant à une intervention en amont, les Allemands maintiennent une situation de crise de liquidité qui décourage les acheteurs traditionnels de dette, ce qui oblige finalement la BCE à intervenir en catastrophe quand il n'y a plus d'autres solutions.
Le bilan de la BCE comporterait aujourd'hui près de 300 milliards d'euros de dette européenne, accumulée de force. Tant que la liquidité ne reviendra pas sur le marché de la dette souveraine, il n'y aura pas de prêteurs.
La BCE finit toujours par intervenir
Et tant qu'il n'y aura pas de prêteurs, la pression sur les taux d'intérêts continuera. Cette spirale infernale obligera inexorablement la BCE à intervenir de mauvaise grâce.
Finalement, l'objectif poursuivi par les Allemands les entraîne vers l'abîme qu'ils cherchent à éviter. Ce non-sens économique pourrait cesser. Il suffirait de rassurer le marché. En donnant officiellement à la BCE le statut de prêteur en dernier ressort, l'ensemble des acheteurs de dette auraient la possibilité de revenir sur le marché. Ce qui justement permettrait à la BCE de ne plus avoir à intervenir.
Modifier les statuts de la BCE prend du temps car il faut accorder les violons économiques et politiques des membres de la zone euro. Il est dangereux de réaliser cette transformation en catastrophe.
En revanche, il existe une manière simple de rassurer la marché. Il suffirait de dire : « ce n'est pas pour tout se suite, mais nous le ferons » ! Dans une économie de marché la parole est plus puissante que les actes, tant qu'elle est crédible.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire