Les autorités françaises recherchent 306 extrémistes, en Syrie ou «sur le retour», selon le procureur de la République de Paris, François Molins.
Dans un entretien au Figaro, il cite trois types de personnes : «il y a les aguerris d'autant plusdangereux qu'ils reviennent endurcis par les combats (...). Puis il y a les déçus (...). Enfin, la dernière catégorie est le profil du déséquilibré psychiatrique ou psychique qui peut avoir prêté la main à des actions abominables et qu'il faut à la fois punir et traiter».
«Nous voulons juger le plus rapidement possible les dossiers syriens», poursuit François Molins. «A ce jour, seuls 11 individus l'ont été. Le plus lourd est à venir puisque nous traitons actuellement des dizaines de dossiers avec 169 personnes mises en examen, dont 106 en détention provisoire».
«Il n'y a aucune raison d'être optimiste», indique le procureur. «La menace n'a jamais été aussi forte. Depuis fin 2013, le nombre des dossiers a explosé de 180%!», explique le magistrat.
«Ce terrorisme low-cost fait peur car il est plus difficile à détecter. Il y a vingt ou trente ans, nous travaillions sur des cellules structurées et identifiées. Maintenant nous sommes face à des individus venus de nulle part, adeptes de la taqiya - la technique islamique de la dissimulation -, et qui n'émettent que des signaux très faibles, quasiment indécelables par les services de renseignement», a-t-il jugé.
Pour François Molins, «nous sommes face à des radicaux qui agissent dans la discrétion. Ils peuvent avoir des vies de famille normale, comme cela semble le cas pour Sid Ahmed Ghlam, qui voulait frapper le mois dernier à Villejuif. En apparence, ces individus semblent seuls mais, quand on gratte un peu, on s'aperçoit qu'ils agissent au nom de groupes terroristes sur des cibles correspondant à des mots d'ordre donnés par Daech ou Jabhat al-Nosra», mouvements actifs en Syrie et en Irak, a ajouté François Molins.
Il ajoute que Sid Ahmed Ghlam, arrêté le mois dernier et soupçonné d'avoir préparé un attentat contre au moins une église de Villejuif, «a été téléguidé depuis la zone irako-syrienne».
Quant à Amedy Coulibaly, un des auteurs des attentats qui ont fait 17 morts en France en janvier: «selon toutes hypothèses en cours de vérification, Amedy Coulibaly a lui aussi reçu des instructions depuis l'étranger».
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