Les élections, en Grande Bretagne, ont, largement, conforté D. Cameron, contre toute attente.
Ainsi, il ne sera pas nécessaire de former une coalition, les conservateurs ayant la majorité, au Parlement, ils peuvent former un Gouvernement unibloc, permettant au passage - en effet, collatéral - la destructuration des milieux politiques. Les exit polls donnaient des chiffres variés, allant de 284 à 316 sièges, pour les conservateurs, et 239 à 263 sièges, pour les travaillistes.
Mais personne ne s’attendait à voir les conservateurs gagner avec une telle aisance, passant la barrière des 326 sièges.
Ainsi, les conservateurs ont une confortable majorité de 331 sièges, les travaillistes, 232, et, la seconde surprise venant d’Ecosse, les indépendantistes écossais récoltent 56 sièges, alors qu’ils n’en avaient que 6, en 2010. Deux surprises, deux interrogations. Tout d’abord, en ce qui concerne les résultats des conservateurs.
Prendre la majorité est une gageure, d’autant plus qu’en 2010, ils n’avaient que 306 sièges, et la politique d’austérité est stigmatisée, le mécontentement social monte, les manifestations furent légion, ces derniers temps. Donc, en soi, une augmentation de ses résultats, par le parti au pouvoir, alors que le mécontentement social est grandissant contre la politique menée par ce même parti est pour le moins inattendu. F. Hollande aimerait, certainement, en connaître la recette. Il semble que les manifestants, qui se sont regroupés, devant la demeure du Premier ministre, après l’annonce des résultats furent, eux aussi, surpris. Voir la vidéo des confrontations avec les forces de l’ordre : Finalement, alors que ce devrait être un jour de fête, car obtenir la majorité des sièges oblige à avoir un large soutien populaire, la police a, finalement, procédé à des arrestations de manifestants violents.
La fête en fut gâchée, étrangement. La seconde surprise vient du résultat du parti des indépendantistes écossais. Rappelons qu’ils ont perdu le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. Et ils sont en pleine progression, à tel point qu’ils passent de 6 à 56 sièges, ce qui en fait la troisième force politique du pays. Il y a quelque chose d’étrange. Et l’on en arrive même à se demander comment cela est possible, si les deux résultats sont justes, c’est-à-dire, non truqués ... Mais comme la Grande Bretagne est une démocratie, une vielle démocratie, la question ne se pose pas, cela vient, certainement, de la différence des enjeux politiques, de la versalité des électeurs, etc. Bref, nous ne poserons pas la question. En fait, nous ne poserons aucune question. Vive l’Europe. Et ne nous inquiétons pas trop, non plus, pour le référendum de sortie de l’Union européenne, la Grande Bretagne a, déjà, l’expérience des référendum. L’on appréciera l’inquiétude de l’Ecosse, qui est, dit-on, "pro-européenne" et ne veut, à aucun prix, quitter le giron européen. C’est touchant. De toute manière, ces décisions sont trop importantes, pour être laissées aux peuples, c’est, en substance, ce que signifie l’intervention de F. Hollande, rappelant D. Cameron à l’ordre, à ce sujet, et lui demandant de "respecter les règles". Bref, tout va bien, car rien en change. Et de belles élections sont passées, les apparences sont sauves.
Karine Bechet-Golovko
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