Les régimes arabes veulent, absolument, créer leur armée panarabe, pour tuer d'autres Arabes.
La conclusion peut paraître simpliste, mais il n'y a pas d'autres lectures à faire de cette toute nouvelle obsession de Riyad et du Caire à clamer, depuis quelques semaines, déjà, la création d'une force armée unie. L'objectif annoncé est, en principe, de combattre Daesh, alors que contrecarrer Téhéran est, en fait, le principal but de cette coalition imposée par l'Arabie saoudite.
Le Sommet de la Ligue arabe, qui se tient, à Charm el-Cheikh, se veut être la date de la naissance de cette force, considérant comme un «test», l'opération militaire «Tempête décisive», qui est menée, actuellement, contre le Yémen. Et malgré le refus de l'Algérie, qui reste l'une des armées arabes les plus compétitives, de part ses effectifs et son armement, il est plus que probable que la décision de créer une armée commune, prête à intervenir dans l'espace arabe, soit entérinée, lors de ce sommet.
Le projet de certains pays entretenant de fortes relations avec le régime sioniste et les Américains, et sous couvert d'une guerre contre le terrorisme, risquerait fort, dans un proche délai, de pervertir le rôle de cette armée, pour peu qu'elle voie le jour. Ce qu'on a, toujours, reproché à Washington ou à l'OTAN, comme les interventions armées contre des pays, avec des frappes préventives contre de présumés groupes terroristes, peut, facilement, conduire des capitales arabes, à frapper au cœur d'autres capitales sœurs. Ainsi, et dans pas longtemps, Le Caire, appuyé par cette force hybride, peut bombarder Gaza, Sissi ayant catalogué Hamas, comme organisation terroriste. Riyad, derrière cette même armée arabe, pourrait même être tenté de s'attaquer aux installations nucléaires de l'Iran, sous ce même prétexte.
Il est à noter que la frontière avec la tentation de faire la guerre, si elle est bénie par Washington, comme c'est le cas, au Yémen, est ténue. Elle est si mince qu'une guerre générale, dans la région du golfe Persique, n'est pas à exclure. Si Bush avait évoqué, maladroitement, la guerre des civilisations, le monde arabo-musulman est à quelques pas d'une guerre interne, pilotée depuis l’extérieur, et ce, au plus grand bonheur de ses ennemis. Le Yémen est un prétexte, comme l'a été l'invasion du Koweït ou le 11 Septembre. Et ses victimes sont toutes désignées. Pour une fois qu’il s’est réuni, le monde arabe l’a fait contre un pays arabe et ses alliés musulmans, allant jusqu’à s’allier à son plus grand ennemi qu’est Israël. Mais ce monde arabe là est-il prêt à commettre le plus grand suicide de toute l’histoire de l’humanité, pour plaire à l’Occident ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire