Ce n'est pas de la télé-réalité et encore moins de la fiction, mais ce qui se passe dans certains pays arabes est la «réalité» dans toute sa laideur et sa complexité induisant morts d'hommes et destructions.
Or, ces pays qui s'alarment et ont peur d'éventuelles retombées sur leur sécurité, ne sont pas étrangers au chaos arabe. Bien au contraire! Les désordres en Libye, les tueries en Syrie, les scènes de violences en Irak et au Yémen, la fragilité de la Tunisie et la restauration du pouvoir militaire en Egypte, Américains et Européens y sont [largement] pour quelque chose.
C'est bien cet Occident, donneur de leçons, qui a engendré les troubles dans le Monde arabe.
En fait, nombre de ressortissants de ces pays combattent aux côtés des jihadistes en Syrie et en Irak. Et ce n'est pas tant le fait que ces jeunes Occidentaux extériorisent leur trop-plein d'énergie en tuant les soldats de leur ennemi «déclaré» [Bachar al-Assad] qui les met en émoi, mais le retour dans leurs pays respectifs de ces excités - devenus dangereux - qui leur fait couler des sueurs froides. Tuez, tuez, ne faites pas de quartier, mais... loin de nos frontières.
D'ailleurs, l'Europe et les Etats-Unis ont cadenassé leurs limites désormais infranchissables, même si des failles restent présentes comme l'illustre l'escapade de trois jeunes filles britanniques (entre 15 et 16 ans) qui ont rejoint l'autoproclamé «Etat islamique» (EI) en Syrie en transitant par la Turquie. Cette dernière, mutée en porte du «jihad», n'est pas pour rien dans l'expansion des troupes de Daesh. Ces jeunes, qui n'ont pu trouver à se faire valoir dans leurs pays, «vivent» leur «télé-réalité» en grandeur nature dans les maquis de l'EI, eux qui ne sont jamais invités par les télévisions Bcbg, pour prendre part à ces aventures de rêve, mais aseptisés - ayant pour cadre des espaces grandioses - ou des gens bien en vue (stars du cinéma, champions sportifs, dilettantes) font valoir l'envers de leur personnalité. Aussi, les menaces récurrentes de l'EI contre les pays occidentaux, la peur du retour au pays des «jihadistes» européens, mettent-ils en désarroi ces pays, en premier lieu les Etats-Unis et la France. Cette dernière, plutôt ses dirigeants n'en mènent pas large.
Ainsi, le Premier ministre français, Manuel Valls, s'exclamait-il, «le problème n'est pas de savoir s'il y aura un attentat à nouveau, [en France et en Europe], mais de savoir quand et où». Et pour cause! Selon la police et les renseignements français, quelque 200 «apprentis-jihadistes»- qui ont combattu en Syrie et en Irak et formés par Daesh - sont revenus en France. Voilà donc le danger qui menace la France. 200 jeunes auxquels la République a été incapable d'offrir des options de formation et de stabilité qui ont trouvé à se réaliser parmi les groupes terroristes. Et cela angoisse Marianne! Pourtant, la France que le boomerang islamiste menace désormais, n'a pas été pour peu [même indirectement] dans l'établissement des groupes jihadistes en Syrie notamment.
On peut dire comme ça, que Paris est le parrain de la rébellion syrienne dite «modérée» qui s'allia aux groupes jihadistes pour faire tomber le régime de Damas. Ne dit-on pas dans les milieux politique et militaire [occidentaux] que l'ennemi de mon ennemi est mon «ami»? Et le moins qui puisse être dit est que Daesh, ennemi de Bachar al-Assad [honni par la France et les Etats-Unis], poursuit donc le même but que Paris et Washington. Pas d'hypocrisie, s'il vous plaît, admettez le fait. Les Américains ont encore fait plus et pire, qui ne sont pas étrangers à l'avènement d'Al Qaîda et son double sulfureux, ledit «Etat islamique», qui s'est fait connaître par des atrocités qui nous renvoient à l'ère de l'Inquisition.
Or, cet avatar, s'est retourné contre son dit géniteur US - l'ancienne chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton a admis le fait dans ses mémoires «Hard Choices» (Le temps des décisions) - en publiant ce week-end une liste de 100 militaires US à abattre. Ceux-ci ont travaillé en Irak et dans les pays du Moyen-Orient et/ou ont participé aux frappes contre la Syrie et l'Irak. Selon le Site (Centre américain de surveillance des sites islamistes), l'EI qui incite les résidants américains à «s'occuper de ces militaires» écrit dans son communiqué: «Maintenant que nous vous avons facilité la tâche en vous donnant les adresses, tout ce que vous avez à faire est de franchir le dernier pas, alors qu'est-ce que vous attendez?».
C'est ainsi que le manipulateur se fait manipuler. Ou ce que l'on appelle un retour de bâton quand des «apprentis sorciers» sont pris à leur propre jeu!
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