Aucun ministre de l’Intérieur, en seulement deux ans d’exercice, n’aura contribué à faire reculer à ce point la démocratie et les libertés publiques dans notre pays. Il est vrai que l’autoritarisme étatique est une tendance lourde des politiques occidentales depuis les attentats du 11 Septembre, mais Manuel Valls a déployé un zèle particulier dans ce domaine, au détriment de la vraie protection des citoyens, qui était pourtant sa mission première.
Dissolution de groupes contestataires, censure de Twitter, atteintes à la liberté d’expression publique, répression musclée des manifestants, surveillance du Net, multiplication des radars routiers… Ses exploits en matière de contrôle des citoyens contrastent singulièrement avec les résultats médiocres de son bilan de sécurité publique. De là à penser que sa vraie priorité n’est pas la lutte contre la délinquance mais la répression des oppositions à la politique menée par le gouvernement, il n’y a qu’un pas… que l’on peut aisément franchir.
Hausse des vols et des agressions contre les personnes
Les dernières statistiques de délinquance montrent une hausse des agressions constatées par la police et la gendarmerie contres les personnes et les biens : violences sexuelles : + 10,5 % entre 2012 et 2013 ; atteintes à l’intégrité physique : + 2,9 % ; grande criminalité : + 5,2 % ; vols à main armée contre des commerces : + 8,4 % ; règlements de compte : + 10 % ; cambriolages : + 9,3 %. Toutes les familles d’infraction évoluent dans le rouge… à l’exception notable des entrées et séjours illégaux constatés sur le territoire français, qui voient leur nombre divisé par deux au cours de la période. Il est vrai que des changements administratifs peuvent expliquer une partie de la baisse observée : la décision de la cour de cassation de juillet 2012 qui réduit fortement l’usage de la garde à vue en cas de séjour irrégulier a pour effet de dépénaliser un certain nombre de procédures d’éloignement. Elle a évidemment un impact très lourd sur la statistique des délits du droit au séjour, comme le souligne le communiqué du Ministère.
Pour ce qui est de l’ensemble des crimes et délits, l’Observatoire National de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) invoque la mise en place d’un nouvel outil pour recueillir les faits constatés qui fausse les dernières statistiques (en ouvrant des champs d’enregistrement supplémentaires) et qui empêche toute comparaison fiable avec les chiffres antérieurs. Là encore on peut penser que la modernisation des logiciels de saisie explique une partie de la hausse constatée, peu vraisemblablement la totalité.
Plus grave : le pourcentage d’affaires élucidées, qui mesure la « réussite policière », baisse nettement depuis l’été 2012 pour la plupart des infractions constatées. Les forces de l’ordre feraient-elles moins bien leur travail ? Elles sont surtout moins mobilisées. Le rapport note que les missions de patrouille ont chuté de 6 % côté police et de 3,4 % côté gendarmerie. Au total, les forces de l’ordre ont collectivement diminué leur présence de 2,5 millions d’heures sur le terrain en un an.
Dissolution de mouvements contestataires et réduction de la liberté d’expression
Peu actif sur le front de la délinquance, Manuel Valls l’est en revanche sur celui des mouvements d’opposition à sa politique et à celle de son gouvernement. Les organisations Troisième voie, L’Œuvre Française (qui existait depuis 1968 !) et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires furent rapidement dissoutes à la suite d’un fait divers tragique, la mort d’un jeune militant antifasciste, dont les zones d’ombres n’ont toujours pas été éclaircies.
Le National Emancipé 2014
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