Le PDG de Casino à la tête des relations France-Brésil

Jean-Charles Naouri, PDG de Casino

Laurent Fabius a nommé Jean-Charles Naouri, directeur du groupe de distribution Casino, représentant spécial pour les relations économiques avec le Brésil. Un pays où les manifestations se multiplient pour dénoncer, entre autres, le coût de la vie.

A l’heure où le Brésil connaît les plus importantes manifestations de ces vingt dernières années, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a choisi Jean-Charles Naouri, PDG du groupe de distribution Casino, pour occuper le poste de représentant spécial chargé des relations économiques entre l’Hexagone et le Brésil.

Cette huitième nomination d’un représentant spécial intervient après celles, entre autres, de Martine Aubry, chargée de promouvoir la filière « ville durable » en Chine, de Jean-Pierre Raffarin ayant pour mission de régler les contentieux économiques avec l’Algérie, ou encore de Jean-Pierre Chevènement, qui assurera le dialogue économique avec la Russie. Elle s’inscrit dans le cadre de la « diplomatie économique », que le ministre des Affaires étrangères a décidé de mettre en œuvre pour assurer le redressement de la France. Cette fois, Laurent Fabius a choisi un grand patron pour représenter les intérêts français et pas n'importe lequel.

Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères a en effet expliqué que la mission de Jean-Charles Naouri, « d’intérêt général, sera de renforcer les relations économiques franco-brésiliennes, alors que le partenariat entre nos deux pays connaît une phase de développement important ». 

Un poste parfaitement taillé pour le PDG du groupe Casino, qui se trouvait fin 2012 à la tête d’un véritable empire au Brésil, avec un réseau de 1 640 magasins à travers le pays, treize ans après s’y être implanté et avoir procédé au rachat du numéro un de la distribution brésilienne, le Grupo Pão de Açúcar (GPA), au terme d’un bras de fer avec son associé local, le milliardaire Abilio Diniz. 

Laurent Fabius compte ainsi sur son « expérience reconnue des enjeux économiques et commerciaux internationaux » et « des secteurs public et privé à haut niveau et d’une connaissance approfondie du marché brésilien » pour remplir les obligations d’un poste qui ne donne pas lieu à rémunération, même si les frais de mission en sont remboursés. 

Objectif de la nomination pour le ministre des Affaires étrangères : rassurer les investisseurs, qui commencent à s’inquiéter de la tournure que prennent les événements au Brésil. Les manifestations dirigées contre la hausse du prix des transports en commun ont, en l’espace de quelques jours, pris en effet une tout autre tournure, conduisant à une véritable crise politique et sociale, que des facteurs comme la faible croissance ou le retour de l’inflation tendent à expliquer. Au risque d’obliger Jean-Charles Naouri à baisser les tarifs pratiqués dans ses magasins brésiliens?

source : marianne.net