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25 mai 2013

800 extrémistes européens en Syrie



Menacés par les combats, une quarantaine d'extrémistes européens ont commencé à fuir en Turquie. Certains auront acquis un savoir-faire qui peut servir à perpétrer des opérations terroristes dans leur pays d'origine. Leur retour est la hantise des services antiterroristes.

Huit cents ressortissants européens combattent actuellement le régime de Bachar el-Assad en Syrie, selon les estimations d'un diplomate de l'Union européenne (UE), confirmées par un dirigeant de l'opposition. Certains ont rejoint le groupe terroriste Jabhat al-Nosra, qui vient de prêter allégeance à al-Qaida.

«Nous avons eu une réunion entre ambassadeurs européens et chaque pays a fait le décompte dunombre de ses ressortissants partis en Syrie», souligne le diplomate de l'UE.

Parmi eux figurent une centaine de Français ou de Franco-Syriens, 50 à 70 Belges, une centaine de Britanniques, de nombreux Allemands, notamment d'origine turque, des Irlandais, des Kosovars, des Danois. Bref pratiquement tous les pays européens sont concernés. Certains de ces combattants ont été tués, d'autres sont emprisonnés par le régime. Et une poignée a déjà guerroyé sur une autre terre de «djihad». 

Une dangereuse radicalisation

La dernière estimation officielle émanant des services de Bruxelles atteignait le nombre de 500 extrémistes. Leur profil va de l'idéologue pur et dur au révolutionnaire romantique en passant par l'adolescent égaré. La facilité avec laquelle ces combattants rendent sur place - via la Turquie où aucun visa d'entrée n'est requis - explique partiellement cette participation importante, ainsi que l'absence de filières d'acheminement, contrairement à l'Irak ou à l'Afghanistan.

Mais «pour la première fois, avertit le responsable de l'opposition, nous assistons au départ de certains combattants étrangers». Ces dernières semaines, une quarantaine d'Européens ont ainsi fui la région d'Idlib dans le Nord. Il y a eu un changement du rapport de forces sur le terrain, précise l'opposant. L'armée a lancé des opérations de nettoyage et, en plus, des conflits ont éclaté entre des groupes armés. Toutes ces raisons font que certains combattants étrangers qui ne sont pas idéologiquement marqués quittent la Syrie». Ceux-là s'échappent par la Turquie plutôt que par le Liban.

Ces derniers jours, d'autres extrémistes ont également fui la ville d'al-Qusayr que l'armée régulière est en train de reprendre aux insurgés. «Ces djihadistes fuient vers le Liban voisin», ajoute le dirigeant de l'opposition, mais il s'agit essentiellement d'Arabes, et non d'Européens.

Le retour de jeunes radicalisés est la hantise des services de sécurité européens. Certains auront acquis un savoir-faire qui peut servir à perpétrer des opérations terroristes dans leur pays d'origine. En outre, des binationaux figurent parmi ces combattants. La Belgique, la France et l'Allemagne sont particulièrement concernées. De très jeunes citoyens belges, parfois convertis, ont pris le chemin de la Turquie puis de la frontière, où des réseaux les convoient ensuite en Syrie. Parmi eux, de nombreux Belgo-Maghrébins, reliquat des filières qui allaient vers l'Afghanistan ou l'Irak dans les années 2000.

Source : Le Figaro, édité par : moqawama.org

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