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19 févr. 2013

Ain : « Comment j’ai réussi à ne payer ni eau, ni gaz, ni électricité ! »

frederic-verne-sa-maison-son-foyer-a-bois-ici-je-me-considere-comme-un-invite-photo-marc-daZéro facture d’énergie ! Des toilettes sèches aux panneaux solaires, Frédéric Verne raconte. L’expérience pourrait inspirer les familles à énergie positive qui entament leur défi aujourd’hui.
 
Un nid d’aigle perché sur les falaises de Romanèche. Vue imprenable sur le Berthiand et les gorges de l’Ain. Elle se mérite, l’endroit n’est accessible qu’en 4X4.

Ici résident Frédéric Verne, 42 ans, entrepreneur du bâtiment spécialisé dans la rénovation du patrimoine, sa compagne et leur fils de deux ans et demi.

Tout petit, Frédéric tombe sous le charme lorsque son grand-père l’emmène en balade et escalade dans le Revermont.

En 2001, il rachète une maison de 90 m² sur trois hectares de terrain arboré et pour le moins vallonné.

« C’était vraiment « roots » ! J’ai déjà passé plusieurs mois à enlever les ronces. La maison a été construite sur les fondations d’un abri de vigne. Les gens n’y venaient que pour les vacances. »

Ni eau, ni gaz, ni électricité. « Amener les fluides aurait coûté une fortune. Et ici je me considère comme un invité. Je refuse de tirer des lignes électriques qui défigureraient le paysage. »

Voilà pourquoi, comment, Frédéric Verne a tenté, et réussi, le pari de l’autonomie totale.

L’eau du ciel

« J’ai construit une cuve de 10 m³ pour récupérer l’eau de pluie. Un circuit la répartit dans la maison. On s’en sert uniquement pour la vaisselle et la toilette. L’eau du ciel subvient largement à nos besoins. Notre souci, c’est qu’on manque de stockage. Il faudrait le double ! »

… et de la fontaine

« Pour l’eau potable, on remplit les jerricans à la fontaine du village. 30 litres par semaine, ça nous suffit. C’est une aberration de faire sa vaisselle, ou ses besoins, à l’eau potable ! Une chasse d’eau en gaspille 15 litres ! »

Petit coin hi-tech

Avec leurs deux trous, ces toilettes sèches séparent la fiente et l’urine, mélange dangereusement bactérien. Les matières fécales sont déshydratées pour le compost. L’urine part dans le réseau d’eau grise. Coût du trône : 650 euros. Inconvénient majeur : « Les hommes ne peuvent pas pisser debout ! »

Assainissement nature

Les eaux grises (toilette, vaisselle, urine…) partent dans la nature. « La Ddass et la commune ont tout contrôlé. Aucun problème dans la mesure où l’on n’utilise que des produits biodégradables. À terme, je pense réaliser un phyto-assainissement, avec des plantes. Les autorités m’ont dit : « Si vous voulez. Mais vous n’en avez pas besoin ». 1 500 euros le circuit d’eau, et 90 euros par an pour changer les filtres. »

L’électricité du soleil

Des panneaux photovoltaïques et 12 batteries de 2 volts. « Largement suffisant. Sur une journée comme celle-là, on peut faire tourner trois machines à laver et brancher la disqueuse pendant 12 heures ! On a appris à adapter nos besoins, à chercher les produits basse consommation, ou à ne pas passer l’aspirateur la nuit ! »

Le soleil assure l’électricité du ménage, chauffe-eau instantané compris.

23 000 euros l’installation, dont 8 000 euros d’un crédit d’impôt aujourd’hui révolu.

Le chauffage de la forêt

Un foyer à gaine et entre six et huit moules de bois par an pour une douce ambiance au coin du feu. Isolation et double vitrage de rigueur. « À l’époque, j’avais payé le foyer 14 000 francs (un peu plus de 2000 euros). Le bois, c’est gratuit. Je coupe mes arbres et ceux des affouages. »

Concessions

« Pour la cuisine, on achète deux bouteilles de gaz par an et on paie 160 euros de taxe foncière et d’habitation ! On aimerait partager notre expérience. Notre message, c’est qu’avec un peu d’intelligence et de cohérence, on peut faire différemment. »
 
Source : Actu Wiki

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