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4 janv. 2013

Israël : la poussée du parti ultranationaliste Maison juive

Naftali Bennett à Tel-Aviv le 3 décembre.
C'est d'ores et déjà le phénomène des élections législatives israéliennes du 22 janvier. On en avait déjà parlé ici mais depuis, les études d'opinion ne cessent de confirmer la poussée des intentions de vote en faveur du parti Maison juive, dirigé depuis seulement deux mois par Naftali Bennett. Ce dernier, sans doute du fait de son profil atypique (ancienne étoile de la "start-up nation" reconvertie en politique après avoir fait fortune dans la sécurité informatique), est en passe d'obtenir trois fois plus de sièges (une quinzaine) que dans la Knesset précédente.



Maison juive, cet avatar de l'ancien Parti national-religieux (PNR) dont la représentativité culmina à la fin des années 1960, pourrait même devenir la troisième formation au Parlement, derrière les travaillistes mais devant les ultra-orthodoxes séfarades du Shass, qui peut compter sur un électorat captif mais nécessairement limité.


Parti historique d'Israël, le PNR a longtemps eu pour mission d'instiller une dose raisonnable de judaïsme dans les coalitions gouvernementales auxquelles il participa régulièrement jusqu'en 1992 et le retour au pouvoir des travaillistes. Situé initialement au centre de l'échiquier israélien, il s'est en effet déporté progressivement sur sa droite à partir de la conquête des territoires palestiniens, en 1967, qui alimenta un renouveau messianique en phase avec l'enseignement du père spirituel du Mafdal, le nom hébreu du PNR, le rabbin Abraham Isaac Kook.

De cette trajectoire, Naftali Bennett a conservé l'essentiel : la centralité du judaïsme et l'attachement au Grand Israël. Nouveau venu en politique, sa radicalité, notamment sur la question palestinienne, qui n'a pas encore été éprouvée par l'exercice des responsabilités, lui permet de siphonner une partie de l'électorat potentiel de la coalition gouvernementale composée par le Likoud de Benyamin Nétanyahou et de Israel Beitenou d'Avigdor Lieberman, d'autant que ce dernier est handicapé par ses déboires avec la justice.

Mais surtout, son habileté politique consiste à éviter la trappe identitaire dans laquelle se sont enfermés nombre de ses prédécesseurs. Maison juive compte sur sa liste des religieux comme des non-religieux. Naftali Bennett fut le secrétaire général du lobby des colons sans quitter sa résidence huppée de Raanana, près de Tel-Aviv. Symbole, hier, du socialisme des pères fondateurs, un kibboutznik figure même en septième place de la liste présentée par Maison juive : Zvulun Kalfa. A dire vrai, il s'agit d'un ancien colon de Gaza qui s'est établi à Dvir, fondé en 1951 par l'organisation de gauche Hashomer Hatzaïr à quelques dizaines de kilomètres seulement de l'étroite bande de terre palestinienne.

Bras droit de M. Nétanyahou lorsque celui-ci était chef de l'opposition, de 2006 à 2008, M. Bennett avait pris ses distances, sans doute sous la pression de l'influente épouse du premier ministre israélien, Sara. Il devrait renouer avec son ancien mentor après les élections, vraisemblablement en position de force.
C'est d'ores et déjà le phénomène des élections législatives israéliennes du 22 janvier. On en avait déjà parlé ici mais depuis, les études d'opinion ne cessent de confirmer la poussée des intentions de vote en faveur du parti Maison juive, dirigé depuis seulement deux mois par Naftali Bennett. Ce dernier, sans doute du fait de son profil atypique (ancienne étoile de la "start-up nation" reconvertie en politique après avoir fait fortune dans la sécurité informatique), est en passe d'obtenir trois fois plus de sièges (une quinzaine) que dans la Knesset précédente.


Maison juive, cet avatar de l'ancien Parti national-religieux (PNR) dont la représentativité culmina à la fin des années 1960, pourrait même devenir la troisième formation au Parlement, derrière les travaillistes mais devant les ultra-orthodoxes séfarades du Shass, qui peut compter sur un électorat captif mais nécessairement limité.


Illustration tirée du "Haaretz". De gauche à droite, Avigdor Lieberman et Benyamin Nétanyahou, Shelly Yachimovich et Naftali Bennett



Parti historique d'Israël, le PNR a longtemps eu pour mission d'instiller une dose raisonnable de judaïsme dans les coalitions gouvernementales auxquelles il participa régulièrement jusqu'en 1992 et le retour au pouvoir des travaillistes. Situé initialement au centre de l'échiquier israélien, il s'est en effet déporté progressivement sur sa droite à partir de la conquête des territoires palestiniens, en 1967, qui alimenta un renouveau messianique en phase avec l'enseignement du père spirituel du Mafdal, le nom hébreu du PNR, le rabbin Abraham Isaac Kook.


De cette trajectoire, Naftali Bennett a conservé l'essentiel : la centralité du judaïsme et l'attachement au Grand Israël. Nouveau venu en politique, sa radicalité, notamment sur la question palestinienne, qui n'a pas encore été éprouvée par l'exercice des responsabilités, lui permet de siphonner une partie de l'électorat potentiel de la coalition gouvernementale composée par le Likoud de Benyamin Nétanyahou et de Israel Beitenou d'Avigdor Lieberman, d'autant que ce dernier est handicapé par ses déboires avec la justice.


Mais surtout, son habileté politique consiste à éviter la trappe identitaire dans laquelle se sont enfermés nombre de ses prédécesseurs. Maison juive compte sur sa liste des religieux comme des non-religieux. Naftali Bennett fut le secrétaire général du lobby des colons sans quitter sa résidence huppée de Raanana, près de Tel-Aviv. Symbole, hier, du socialisme des pères fondateurs, un kibboutznik figure même en septième place de la liste présentée par Maison juive : Zvulun Kalfa. A dire vrai, il s'agit d'un ancien colon de Gaza qui s'est établi à Dvir, fondé en 1951 par l'organisation de gauche Hashomer Hatzaïr à quelques dizaines de kilomètres seulement de l'étroite bande de terre palestinienne.


Bras droit de M. Nétanyahou lorsque celui-ci était chef de l'opposition, de 2006 à 2008, M. Bennett avait pris ses distances, sans doute sous la pression de l'influente épouse du premier ministre israélien, Sara. Il devrait renouer avec son ancien mentor après les élections, vraisemblablement en position de force.

Source : Le Monde. 

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