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2 oct. 2012

Le fonds du Qatar en France suscite de plus en plus de réserves à droite

Le projet d'investissement du Qatar en France pour soutenir l'activité dans les banlieues suscite de plus en plus de réserves dans la classe politique, particulièrement à droite. L'idée d'une commission d'enquête parlementaire commence à faire son chemin, même si c'est durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy que les liens entre la France et le Qatar se sont resserrés.



L'ex-ministre et actuel député UMP de l'Eure Bruno Le Maire s'est ainsi dit"favorable" dimanche 30 septembre sur Radio J à l'idée d'une commission d'enquête parlementaire sur les investissements du Qatar en France, proposée par le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca. Les investissements étrangers en France, "cela pose question, cela ne va pas de soi que le Qatar puisse investir à coups de dizaines de millions d'euros dans le sport, les quartiers, sans qu'on comprenne très bien la stratégie de long terme", a jugé M. Le Maire.

M. Luca, député de la Droite populaire, a estimé, mardi 25 septembre, "préoccupant" que les fonds viennent en partie d'un Etat, qui "pratique un islamintégriste".


L'ex-ministre, Nathalie Kosciusko-Morizet, a abondé dans le sens de M. Le Maire."L'investissement étranger doit être recherché mais, surtout dans ces conditions qu'on sent un peu ambiguës, il doit être encadré", a-t-elle estimé, dimanche surCanal+. "Moi, je veux savoir quelles sont les conditions d'engagement de ces fonds. Est-ce qu'il va y avoir un droit de regard public ? Est-ce qu'on va savoir où va l'argent, comment c'est contrôlé ?", a poursuivi la députée UMP de l'Essonne.

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, s'est dit lui, "pas opposé" à la création de ce fonds, mercredi, lors de son point de presse hebdomadaire, estimant tout de même qu'"il faut être vigilant", en exerçant "un contrôle sur l'origine des fonds et en veillant à ce qu'il n' y ait pas de dérive communautaire".

"PARTENARIAT STRATÉGIQUE"

Après avoir investi dans le secteur sportif, notamment au Paris-Saint-Germain (football et handball) et dans l'achat de droits de diffusion télévisés, puis sur lemarché de l'art, le Qatar s'intéresse depuis fin 2011 aux banlieues françaises, souhaitant contribuer à un fonds. Ce projet a été lancé sous Nicolas Sarkozy mais il a eté mis en sommeil à l'approche de la campagne électorale, sous la pression de l'extrême droite. La présidente du FN, Marine Le Pen, avait notamment accuséle Qatar "d'investir massivement" sur une base communautaire dans les banlieues.

La nouvelle majorité de gauche cherche désormais à modifier les contours de cette initiative, en s'orientant plutôt vers "un fonds franco-qatari", abondé par l'Etat et le privé, destiné à l'ensemble des territoires déshérités pour aider à y créer de l'emploi. Doté de 100 millions d'euros, il devrait soutenir des projets d'entrepreneurs également en zone rurale.


"Un partenariat stratégique est en train de se jouer entre nos deux pays en effet", a confirmé dimanche le ministre délégué au budget, Jérôme Cahuzac, qui n'a pas voulu s'étendre sur le sujet. "Par principe, quand une négociation est en cours, la moindre des choses – c'est de la politesse mais peut-être aussi de l'habileté –, est qu'une des deux parties n'en dise rien de ce qu'(elle) en pense", a-t-il glissé au "Grand Rendez-vous Europe1/iTélé/Le Parisien". "Ce partenariat stratégique n'a pas été initié par nous, peut-être est-il poursuivi sous notre autorité", a-t-il ajouté, précisant que "la gauche, au moins autant que la droite, a le sens de l'Etat et de l'intérêt du pays".

Le ministre de l'économie Pierre Moscovici s'est déclaré vendredi favorable à ce que Doha joue un rôle d'investisseur stratégique dans l'économie française. "Si le Qatar veut jouer un rôle, en partenariat avec l'Etat français, d'investisseur stratégique, utile, créateur d'emploi, alors nous somme prêts à regarder ça, a dit le ministre, sur Europe 1. On en parle. J'ai moi-même rencontré des émissaires du Qatar la semaine dernière."

Le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), élu de l'Essonne, s'est également dit vivement opposé à l'entrée de capitaux qataris dans les cités. "Pauvre pays où une puissance étrangère, je dirais la même chose si c'était les Etats-Unis ou le Japon, vient intervenir dans nos affaires intérieures. Mais où est tombée la France pour accepter ça ? C'est fou !" s'est exclamé le député non inscrit (ex-UMP).

Source : Le Monde. 

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