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3 juil. 2012

Compétitivité : Terra Nova plaide pour un pacte entre la gauche et le patronat

Le think tank Terra Nova, présidé par le député PS Olivier Ferrand, brutalement décédé ce week-end, publie un rapport sur les conditions de la compétitivité. Centré sur le redressement industriel et cosigné par l’ancien patron de Renault Louis Schweitzer, il plaide pour la baisse du coût du travail. 

Que retiendra Jean-Marc Ayrault, dans la déclaration de politique générale qu’il prononcera demain devant les parlementaires, du rapport que publie ce matin le think tank de gauche Terra Nova ? La publication, qui intervient dans les circonstances tragiques du décès, ce week-end, du président de Terra Nova Olivier Ferrand (lire ci-dessous), se lit comme une proposition de pacte économique entre la gauche et le patronat, alors que les signaux négatifs sur les entreprises se multiplient, tant au niveau macroéconomique (baisse continue du taux de marge…) que microéconomique - le dernier en date étant la fin programmée de l’usine PSA d’Aulnay.
Le rapport, sobrement intitulé « Investir dans l’avenir. Une politique globale de compétitivité pour la France », et cosigné par le président d’honneur de Renault, Louis Schweitzer, dresse ainsi la liste des quelques dizaines de grands patrons auditionnés, tout en rappelant que les séminaires de travail ont été menés, au printemps, « en présence » de Michel Sapin (que l’on donnait à Bercy en cas de victoire) et de Laurent Fabius.

Alors que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, travaille désormais à Bercy à l’élaboration d’un pacte productif, Terra Nova défend un même parti pris : la compétitivité de la France passera par celle de l’industrie. Mais là où le candidat Hollande a, pendant la campagne, minimisé l’importance de la compétitivité coût dans les pertes de parts de marché de la France, le rapport préconise la baisse du coût du travail.

Questions sociales effleurées

Tandis que le collectif budgétaire va supprimer les quelque 13 milliards de baisse des charges patronales votées cet hiver sous le gouvernement Fillon dans le cadre de la TVA sociale, le think tank estime donc qu’il faut remettre d’urgence le sujet sur la table, sans toutefois s’avancer sur un montant. « La détermination de l’assiette fiscale de substitution doit concilier les exigences de justice et de redistributivité, mais aussi de rendement », indique-t-il, prudent. A défaut de TVA pour compenser la baisse des charges, le Medef plaide pour la CSG, une piste de travail que le gouvernement compte aussi ouvrir lors de la conférence sociale la semaine prochaine.

Clairement inspiré par l’industrie, le rapport plaide aussi pour une réorientation (progressive) des allégements de charges vers les secteurs exposés à la concurrence internationale. S’il est logiquement plus allant que le gouvernement sur ces sujets sensibles (il appelle aussi à amplifier l’effort sur les investissements d’avenir), il appuie également des thèmes abordés par le gouvernement : le droit de la concurrence européen « recycle l’essentiel de la valeur vers le consommateur, sous forme de baisse des prix, au détriment du producteur », critique le rapport, faisant ainsi écho à des propos d’Arnaud Montebourg et de François Hollande (« Les Echos » du 19 juin). Le rapport aborde aussi la question de la réciprocité commerciale, une position reprise la semaine dernière par la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq.

Le rapport ne fait qu’effleurer les questions sociales et notamment la flexibilité du marché du travail. Il plaide tout de même pour des délais raccourcis en matière de plan social et pour l’instauration des accords compétitivité emploi (qui moduleraient de manière plus souple temps de travail, salaires et emploi dans une même entreprise). Mis sur la table par le patronat de la métallurgie et défendus par le précédent gouvernement, ils sont pour l’instant regardés avec intérêt par le Medef et la CFDT, et avec prudence par l’exécutif.

Source: lesechos.fr

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