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6 juin 2012

Les graines du doute : des agriculteurs brésiliens intentent un procès à Monsanto

Cinq millions d’agriculteurs brésiliens sont aux prises avec un procès contre la société américaine Monsanto, géant de la biotechnologie, poursuivie pour un montant de 6,2 milliards d’euros. Ils disent que la société d’ingénierie génétique a ramassé des royalties sur des cultures qu’elle prétend injustement lui appartenir.

Les agriculteurs affirment que Monsanto recueille injustement des profits exorbitants dans le monde entier chaque année sur des royalties provenant des récoltes de semences de «renouvellement». Les cultures de «renouvellement» sont celles qui ont été plantées avec des semences de la récolte de l’année précédente. Bien que la pratique de l’agriculture de renouvellement soit ancienne, Monsanto n’est pas d’accord, exigeant des royalties provenant de toute la génération de cultures produites à partir de ses semences génétiquement modifiées. Parce que la graine d’ingénierie est brevetée, Monsanto, non seulement impose une royaltie initiale sur la vente de la récolte produite, mais une redevance suivie de 2 pour cent sur toutes les cultures ultérieures, même si l’agriculteur utilise une génération ultérieure de semences.
“Monsanto est payé quand il vend les semences. La loi donne aux producteurs le droit de multiplier les semences qu’ils achètent et nulle part dans le monde n’existe une obligation de payer (à nouveau). Les producteurs payent en effet un impôt privé sur la production,” a déclaré Jane Berwanger, avocat des agriculteurs à l’Associated Press.


Dans le dernier épisode de la bataille juridique qui éclate en Amérique du Sud, le tribunal brésilien a statué en faveur des agriculteurs brésiliens, disant que Monsanto leur doit au moins 2 milliards de dollars versés depuis 2004. Monsanto, cependant, a fait appel de la décision et l’affaire est en cours.

En substance, Monsanto affirme que, une fois que l’agriculteur achète ses semences, il doit payer au géant de la biotechnologie une cotisation annuelle à perpétuité – sans aucun moyen d’en sortir.
L’enjeu est la production de soja du Brésil, très rentable et sans cesse croissante. L’année dernière, le Brésil était le deuxième producteur et exportateur mondial de soja derrière les États-Unis, selon la dépêche de l’AFP. Les cultures peuvent être utilisées pour tout, des aliments pour animaux aux bio-carburants, et la demande mondiale entier augmente.
Du soja génétiquement modifié est apparu illégalement au Brésil dans les années 1990, en contrebande à partir de l’Argentine voisine. Les agriculteurs brésiliens ont trouvé la graine attrayante malgré l’interdiction locale par les autorités brésiliennes parce que Monsanto avait conçu une semence résistante à son propre herbicide Roundup immensément puissant et populaire.

Lorsqu’il est utilisé en tandem, le puissant herbicide va tuer les mauvaises herbes tout en permettant aux cultures de soja de pousser sans entrave. Après que l’interdiction ait été levée, des semences génétiquement modifiées ont inondé le marché brésilien, et maintenant 85 pour cent de la récolte de soja brésilien est OGM. Le soja a été un très grand succès au Brésil, constituant actuellement 26 pour cent des exportations agricoles du pays l’année dernière et rapportant au Brésil un total de 24,1 milliards de dollars, selon AP. Toutefois, les agriculteurs du Brésil ignoraient apparemment qu’il y aurait un lourd prix à payer.
Passer un contrat avec Monsanto c’est passer un contrat avec une société qui est l’une des plus puissantes et omniprésente géantes de l’alimentation au monde. C’est le promoteur n°1 mondial des graines, et ses gènes brevetés ont été insérés dans 95 pour cent de tous les sojas américains, et 80 pour cent de toutes les cultures de maïs américaines. Monsanto a maintes fois intenté des poursuites en dommages contre des agriculteurs indépendants qui ont inconsciemment ou involontairement utilisés leurs semences.

Et la portée de Monsanto va bien au-delà de l’agriculture.

Monsanto est également le plus grand fabricant au monde de l’hormone de croissance synthétique bovine, injectée aux vaches afin de stimuler la production de lait. Une pression généralisée de la société pour utiliser leurs produits chimiques et des mesures ultérieures prises par Monsanto pour supprimer les informations concernant les risques potentiels pour la santé a suscité un tollé parmi les agriculteurs américains.
Lorsque les producteurs laitiers qui n’utilisaient pas les produits de Monsanto ont commencé à labellisé leurs produits comme étant «sans hormones» ou «biologiques», Monsanto les a rembarré par un procès tout récemment en 2008, affirmant que les étiquettes représentaient une publicité négative contre l’hormone productrice de lait.

Le directeur des communications de Monsanto, Phil Angell, résume la prise de position de Monsanto à ce sujet dans un article écrit par l’auteur spécialisé en nourriture Michael Pollan pour le New York Times Magazine en 1998 : “Monsanto ne devrait pas avoir à se porter garant pour la sécurité des aliments biotech. Notre intérêt est d’en vendre le plus possible. Assurer sa sécurité est le travail de la FDA. (Food and Drug Administration)“


realinfos;com
Traduit par Hélios du BistroBarBlog

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