Israël refuse de permettre à des médecins indépendants de visiter deux grévistes de la faim palestiniens dont la santé est très fortement dégradée, a déclaré ce jeudi une ONG pour la défense des prisonniers palestiniens.
Mahmoud Sarsak est proche de la mort, après 74 jours de grève de la faim, tandis que la santé Akram Rikhawi se dégrade après 50 jours de refus de toute nourriture, a indiqué l’ONG Addameer.
« Malgré l’urgence de leur situation, l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS) refuse toujours que des médecins indépendants de Physicians for Human Rights-Israel (PHR-Israel) puissent les visiter et refuse de les transférer dans des hôpitaux civils pour un traitement approprié, » a déclaré Addameer dans un communiqué.
« PHR-Israël, Addameer et Al-Haq sont outrés par l’attitude de l’IPS qui viole de façon flagrante les droits à la santé, et par le mépris du tribunal de district israélien à l’égard du danger immédiat pour la vie [des grévistes] », a ajouté l’ONG.
Les deux prisonniers poursuivent leur grève de la faim pour obtenir leur libération, en dépit d’un accord conclu plus tôt dans le mois et qui a mis fin à une grève de la faim suivie par environ 2000 prisonniers palestiniens.
Mahmoud est détenu sans inculpation ni jugement en vertu d’une loi israélienne sur les « combattants illégaux » qui permet à l’Etat juif d’emprisonner indéfiniment les Palestiniens sans jamais les inculper d’aucune une infraction.
Les politiques de détention d’Israël, qui remontent à l’ère du mandat britannique sur la Palestine historique, ont été dénoncées par les plus grands groupes de défense des droits de l’homme - dont Amnesty International et Human Rights Watch - comme une claire violation du droit international humanitaire.
Mahmoud a commencé sa grève le 19 mars, après que sa détention ait été une nouvelle fois prolongée le 1e mars, et il exige d’être libéré.
Addameer rapporte que les autorités israéliennes avaient proposé à Mahmoud une date de sortie en juillet, mais qu’elles avaient ensuite retiré leur offre après que Mahmoud ait insisté pour que la proposition soit faite par écrit.
Le frère de Mahmoud, Imad, a dénoncé le traitement des prisonniers par Israël qui impose l’isolement et interdit les contacts avec la famille.
« Nous n’avons pas parlé à Mahmoud depuis trois mois, même depuis qu’il est en grève de la faim, et nous ne l’ai pas vu depuis trois ans parce que les visites sont interdites », a déclaré Imad.
« Avant qu’il ne soit transféré dans une cellule isolée, il avait l’habitude de nous appeler, mais en secret, car c’était aussi interdit. »
Imad a exprimé ses craintes que son frère ne décède derrière les barreaux israéliens, et il lance un appel pour qu’un accord soit trouvé pour sauver sa vie.
« Compte tenu de sa situation critique et après avoir vu le rapport du médecin, je ne souhaite qu’une chose, c’est qu’un accord soit trouvé, » a-t-il déclaré à Al-Akhbar.
« Mon frère est sujet à de fréquents évanouissements et il souffre de ralentissement du rythme cardiaque et de douleurs sur tout le corps. Si rien n’est fait, bientôt, il va bientôt mourir », a déclaré Imad.
Rikhawi, originaire de la bande de Gaza, a été condamné à neuf ans de prison en 2004, mais il a été privé de la possibilité d’une libération anticipée bien qu’il ait purgé les deux tiers de sa condamnation.
PHR-Israël a déposé un recours devant la Cour de district au nom des deux prisonniers la semaine dernière, demandant un accès immédiat pour des médecins indépendants, selon Addameer.
Le tribunal de district a donné à l’IPS une période 12 jours avant de pouvoir permettre à des médecins indépendants de visiter les détenus palestiniens, faisant en sorte que les deux hommes puissent être morts avant que les médecins de PHR-Israël soient autorisés à leur rendre visite.
Addameer a fait valoir que le centre médical de la prison n’était pas équipé pour traiter des grévistes de la faim à long terme, et l’ONG demande instamment aux autorités israéliennes de transférer les deux prisonniers dans un hôpital civil.
source : info-palestine.net
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