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12 janv. 2012

Révélations sur une enquête truquée : l'IGS au cœur d'un scandale

ARCHIVES. Michel Gaudin, préfet de police de Paris, a été entendu comme
 témoin assisté dans une enquête ouverte sur la police des polices (IGS)
 soupçonnée d'avoir monté une enquête truquée en 2007.
| LP/A. AUDUREAU
L'Inspection Générale des Services, la «police des polices» parisienne, réputée sans complaisance envers les «ripoux», est au cœur d'un nouveau dossier embarrassant pour le pouvoir en place. Déjà mise en cause dans l'affaire des «fadettes», elle est maintenant soupçonnée d'avoir truqué une enquête sur des fonctionnaires marqués à gauche, selon le journal «Le Monde». Après ces révélations, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a dénoncé mercredi à l'Assemblée nationale l'utilisation par la presse d'«informations tronquées». 
Les soupçons qui pèsent sur l'IGS. La police des polices a «sciemment truqué», selon le quotidien, «une procédure portant sur un éventuel trafic de titres de séjour au service des affaires réservées. Cela afin de nuire, à l'approche de l'élection présidentielle (de 2007, ndlr), à Yannick Blanc, alors directeur de la police générale, à son adjoint Bruno Triquenaux et à Christian Massard, un policier affecté à la sécurité de l'ex-ministre de l'intérieur Daniel Vaillant». Deux d'entre eux étaient trop proches du PS, l'autre ne partageait pas les valeurs de l'actuel président de le République, d'après le quotidien. 

Le directeur de la police générale d'alors confirme. Yannick Blanc, aujourd'hui directeur-adjoint du cabinet du président (PS) du conseil régional d'Ile-de-France a confirmé à l'AFP les révélations du «Monde» et les procédures en cours. «Je n'ai aucune preuve qu'il s'agisse d'un coup monté politique. Je pense plutôt à un dérapage de l'IGS motivé par une vision politique des choses». A l'époque, il avait été placé en garde à vue sans mise en examen. Toujours est-il qu'il avait été suspendu de ses fonctions. Quatre fonctionnaires avaient, eux, été mis en examen dans cette affaire avant d'être innocentés par la cour d'appel de Paris en janvier 2011. Ils avaient été également suspendus de leurs fonctions.

Les investigations en cours. A la suite des plaintes déposées par les fonctionnaire mis en cause, six informations judiciaires ont été ouvertes et confiée à quatre juges d'instruction. L'enquête de justice a mis au jour de nombreuses irrégularités, selon Le Monde : procès-verbaux truqués, retranscriptions d'écoutes téléphoniques caviardées, déclarations déformées, pressions sur les témoins...

Le préfet de police entendu. Michel Gaudin, le préfet de police de Paris, a été entendu par la justice en décembre dernier comme témoin assisté. «Dans le cadre de la procédure judiciaire où je l'assiste, il est uniquement témoin assisté», a insisté son avocat ce mercredi. Selon ce dernier, «aucune mise en examen n'est envisagée». Néanmoins reconnaît-il, «cela signifie qu'il y a éventuellement un indice à son encontre puisque c'est lui qui a signé la lettre au ministre (de l'Intérieur, ndlr) de demande de suspension de M. Bruno Triquenaux, administrateur civil à la préfecture de police de Paris».

Décrit comme un grand «serviteur de l'Etat», Michel Gaudin, qui affirme souvent ne pas occuper «un poste politique», ne cache pas sa proximité avec Nicolas Sarkozy. Il avait été été «très affecté», selon un de ses collaborateurs, par l'affaire Valérie Trierweiler : un article de «L'Express» faisait état en octobre d'un «ordre» donné à des policiers des renseignements de la PP d'enquêter sur la compagne de François Hollande. Ce mercredi, le parquet de Paris a classé l'enquête sans suite. 

Vaillant se définit comme une des victimes. Le député PS de Paris Daniel Vaillant a jugé que l'enquête de l'IGS, qui a faussement conduit à la mise en cause de son officier de sécurité, était une «manipulation» «J'étais une des victimes ciblées, même si la première victime, c'était Christian Massard (son officier, ndlr) un temps mis en cause avec trois autres fonctionnaires dans une enquête sur un trafic présumé de titres de séjour à la préfecture de police, a déclaré l'ex-ministre de l'Intérieur. «Il y a eu un montage», martèle Daniel Vaillant qui met en cause le «zèle» de fonctionnaires. «Je me souviens que j'avais appelé le préfet de police de Paris Pierre Mutz», qui venait de quitter ses fonctions après l'élection présidentielle. Il m'a dit «qu'il n'était au courant de rien». «Je me souviens juste qu'il m'avait dit: M. le ministre, je pense que votre gars n'a rien à se reprocher. »


LeParisien.fr

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