La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et son homologue français Alain Juppé sont tombés d'accord samedi 21 janvier pour "travailler ensemble" afin d'assurer la poursuite de la mission internationale en Afghanistan, a indiqué le département d'Etat américain.
Lors d'une discussion avec le ministre français des affaires étrangères, MmeClinton a présenté ses condoléances pour la mort de quatre soldats français vendredi en Afghanistan, qui a amené le président Nicolas Sarkozy à s'interrogersur un retour anticipé du contingent. Les deux ministres "sont tombés d'accord pour que les Etats-Unis et la France travaillent avec les partenaires de l'Isaf (la mission de l'Otan) et le gouvernement afghan afin d'assurer la solidité et l'efficacité continues de la mission", selon le communiqué.TALIBAN INFILTRÉ ?
En déplacement samedi en Afghanistan, le ministre français de la défense, Gérard Longuet, a indiqué que le soldat afghan qui a tué quatre militaires français et blessé 15 autres la veille était "un taliban manifestement infiltré depuis longtemps" dans les rangs de l'armée afghane. M. Longuet doit s'entretenir dimanche avec le président afghan Hamid Karzaï et les ministres afghans de la défense et de l'intérieur. Il doit également discuter avec le général John Allen, commandant de l'Isaf, le bras armé de l'Otan en Afghanistan, et le général Olivier de Bavinchove, chef d'état-major de l'Isaf.
Mais selon des sources locales, le soldat afghan qui a tué quatre soldats français et en a blessé quinze a motivé son acte par le visionnage de la vidéo prise par des soldats américains qui les montrait en train d'uriner sur des cadavres d'Afghans."C'était un vrai soldat, enregistré. Pendant ses premiers interrogatoires par des soldats français, il leur a dit qu'il avait fait cela (tirer sur leurs compatriotes, NDLR) à cause de la vidéo sur laquelle des soldats américains urinaient sur des cadavres", a indiqué l'une de ces sources.
A son retour, M. Longuet devra rendre compte au président Sarkozy des mesures que les autorités afghanes s'engagent à prendre pour assurer la sécurité du contingent français. "Si les conditions de sécurité ne sont pas clairement établies, alors se posera la question d'un retour anticipé de l'armée française", avait déclaré le président Sarkozy vendredi. La France, avec 3 600 hommes, dispose du troisième contingent militaire des forces de l'Otan en Afghanistan.
DES "GARANTIES" POUR LES SOLDATS FRANÇAIS
"Le président Karzaï viendra en France bientôt, nous ne transigerons pas sur la sécurité de nos soldats", a dit Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, dimanche sur radio J. "Le président de la République l'a dit, si cette sécurité n'est pas assurée, notamment dans leur travail de formation des troupes afghanes, la question se posera d'un retrait accéléré", a ajouté la ministre du Budget. La décision d'un éventuel retrait ne peut être prise que par Nicolas Sarkozy, chef des armées.
Le candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande, a réitéré sa volonté de retirer les forces françaises d'Afghanistan au plus tard à la fin de l'année 2012. "Au moins, soyons calmes et rationnels dans les décisions que nous allonsprendre et ne prenons pas des décisions uniquement dictées par l'émotion", a déclaré pour sa part, dimanche, sur Canal +, le candidat centriste François Bayrou.
Source: LeMonde
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