On propose, on change d’avis, on mélange, on affinera plus tard , et on ne sait pas grand chose. J’espère que ce sera plus clair dans quelques temps, mais la marge de manœuvre est étroite….Comme toujours, on lance des propositions floues, on attend les réactions et on a toujours le temps de revenir en arrière…
François Hollande lors de sa visite de l'usine Placopatre à Saint Gobain le 28 novembre 2011.
Le candidat socialiste a précisé plusieurs de ses propositions mardi soir dans le JT de France 2. Mais à quelques semaines de la présentation officielle de son programme, de nombreuses interrogations persistent…
Ajustements réalistes ou rétropédalages incohérents? Au gré des débats et des interviews,François Hollande précise, touche par touche, le projet économique esquissé lors de la primaire, au risque parfois de faire planer le doute… Tour d’horizon des principales interrogations sur quatre dossiers clés de la campagne.
La «révolution fiscale» aura-t-elle lieu?
«Le redressement financier indispensable se fera par une réforme fiscale qui fusionnera» l’impôt sur le revenu et la CSG. François Hollande a eu beau réaffirmer mardi soir sur France 2 son projet de fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, le grand soir fiscal annoncé lors de la primaire ne semble plus d’actualité.
Trop complexe techniquement et trop risqué politiquement? En tout état de cause, plusieurs déclarations récentes du candidat et de son conseiller Michel Sapin laissent entendre que les ambitions sont revues à la baisse.
Selon Les Echos, l’objectif serait davantage de rapprocher les deux impôts en les réformant. Il s’agirait d’élargir l’assiette de l’impôt sur le revenu. Pour y parvenir, plusieurs solutions seraient envisagées: création d’une nouvelle tranche d’imposition au-delà de 41%, suppression de 10 milliards d’euros de niches fiscales, suppression des régimes fiscaux privilégiés réservés aux revenus du patrimoine et réforme du dispositif de quotient familial.
L’autre volet consisterait à rendre la CSG plus juste. La méthode à l’étude: remplacer l’actuel taux fixe de 7,5%, par des taux progressifs en fonction des niveaux de revenus perçus (salaires, retraites et capitaux). Une opération jugée complexe: en 2000, Lionel Jospin avait déjà échoué sur ce point, son projet de ristourne sur les bas salaires ayant été retoqué par le Conseil constitutionnel.
La TVA sociale supprimée à peine adoptée?
S’il est élu, François Hollande, supprimera-t-il la «TVA sociale» voulue par le gouvernement avant l’élection présidentielle? Possible.
En tous cas, le candidat socialiste y a préparé les esprits en réaffirmant son opposition au dispositif: «Je récuse la méthode et la disposition, Je ne veux pas que les Français soient affligés de trois ou quatre points de TVA. Cela ne protègera pas des importations extérieures et cela aura des conséquences graves sur la croissance», a déclaré François Hollande.
La retraite à 60 ans pour tous… ou pas?
Rétablir l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans pour l’ensemble des salariés: c’était une des promesses phares du candidat lors de la primaire socialiste.
Conformément au projet du PS, l’idée était alors de laisser à chaque salarié la liberté de prendre sa retraite à 60 ans, à taux plein s’il a atteint la totalité de ses trimestres de cotisation ou avec une décote importante si ce n’est pas le cas.
Mais aujourd’hui, la position de François Hollande est beaucoup moins claire. Interrogé le 12 décembre dernier sur RTL, le socialiste a précisé: «Ceux qui ont commencé leur vie professionnelle à 18 ans, qui ont fait 41 années de cotisations pourront partir à 60 ans. Ceux qui n’ont pas la durée de cotisation ne le pourront pas». Un revirement qui devra être clarifié dans le futur programme du candidat.
Une défiscalisation partielle des heures supplémentaires?
Le dispositif mis en place par Nicolas Sarkozy en 2007 prévoit d’une part de défiscaliser les heures supplémentaires dans l’impôt sur le revenu et d’autres part de les exonérer de charges sociales, partiellement pour l’employeur et totalement pour le salarié.
«Peu productif», «coûteux» et «non dénué d’effets pervers»: le PS tacle ce symbole du «travailler plus pour gagner plus» depuis sa création et demande l’abandon complet du dispositif. Une position adoptée pendant un temps par François Hollande.
Aujourd’hui toutefois, seul le second volet d’exonération de charges serait dans la ligne de mire du candidat socialiste. Problème: selon le quotidien Libération, cet arbitrage est loin d’être le plus juste socialement, les salariés étant les principaux bénéficiaires de ces allègements de charges.
François Hollande a annoncé mardi qu’il présenterait à la fin du mois son projet présidentiel, promettant qu’il «mettrait en cohérence» des propositions, «dans la limite des moyens qui nous sont permis par le moment». Le rendez-vous est pris.
Claire Planchard
Voir aussi:
Cinq communiqués de presse pour fustiger François Hollande, qui aurait qualifié Nicolas Sarkozyde «sale mec», selon des propos rapportés dans la presse puis corrigés. L’UMP n’a pas fait dans la demi-mesure. Sur les réseaux sociaux, les militants et une ministre – Nadine Morano, qui a réclamé des «excuses publiques» au socialiste -, s’en sont donné à cœur joie.
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