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4 janv. 2012

Le G20, un lobby franc-maçon attrape-droite

François Stifani,grand maître de la Grande Loge nationale française. A travers son "G20", il a tenté de rapprocher sa loge de l'UMP.

En 2009, la GNLF de François Stifani, qui rêvait de rivaliser avec le Grand-Orient, a constitué un discret et rocambolesque groupe de pression politique - qui aurait notamment approché le frère François Guéant, fils du ministre de l'Intérieur. Révélations. 


"Toujours tu respecteras l'ordre du G 20. Tu ne révéleras en aucun cas les secrets échangés en son sein. Tu te montreras toujours loyal(e) envers le grand maître François Stifani." Tels sont trois des dix commandements du mystérieux G20, créé début 2009 au sein de la Grande Loge nationale française (GLNF) et disparu un an plus tard. 

Quel en était l'objectif? Mettre en place une communication d'influence en direction des décideurs, améliorer l'image de l'obédience afin de faire grimper ses effectifs de 40 000 à 80 000 membres. Autre but affiché: constituer une "force de soutien au président de la République". La principale originalité de ce G20 était d'associer des francs-maçons d'autres obédiences que la GLNF, des profanes et - quelle audace! - des femmes. 

Jean Sarkozy comme produit d'appel

Lors des réunions au siège de la GLNF, dans un immeuble flambant neuf, à Paris, les participants étaient invités à adopter une "tenue de ville sombre, cravate noire". Point no 4 de l'ordre du jour d'une des rencontres: "Discrétion." L'un des intervenants raconte qu'il fallait déposer son mobile à l'entrée de la salle. Un autre, qu'un brouilleur de téléphones était installé. 

Deux animateurs sont à la manoeuvre: Guillaume Jublot etFrédéric Lacave, respectivement directeur et chef de cabinet du grand maître. Dans le civil, le premier fut chef de cabinet de Christian Blanc, secrétaire d'Etat chargé du Développement de la région capitale, le second chef de cabinet du préfet de la région Ile-de-France. 

Utilisé comme un produit d'appel, Jean Sarkozy, ès qualités de conseiller général des Hauts-de-Seine, figure en tête de la liste de présence de l'une des réunions du G20. Avec le titre d'invité. Mais a-t-il été vraiment invité? Et, dans ce cas, s'est-il déplacé? 

"Si Jean Sarkozy était venu, je l'aurais su"

Plusieurs membres du groupe laissent planer le doute. "Si Jean était venu, je l'aurais su", affirme Arnaud Teullé, militant UMP de Neuilly-sur-Seine et candidat malheureux à la mairie. Ce profane a assisté, lui, à une réunion du G20 à une époque où il disposait d'un bureau à l'Elysée. Un haut dignitaire assure que le frère François Guéant, fils de Claude, alors secrétaire général de l'Elysée, fit également le déplacement. L'intéressé dément catégoriquement. Parmi les autres participants, on compte des politiques comme Cyrille Dechenoix, conseiller général (UMP) des Hauts-de-Seine, ou Fabrice Morénon, alors directeur de cabinet du président du groupe UMP à la région Ile-de-France, devenu directeur des relations institutionnelles de la SNCF. Il y a aussi Alain Jacques, alors chef de cabinet d'Hubert Falco, secrétaire d'Etat chargé de l'Aménagement du territoire, et Claude Girard, alors à la direction des relations du travail du CEA avant de migrer au Commissariat général à l'investissement. Ou encore Malika Benlarbi, sous-préfet, actuellement directrice de la communication et des relations extérieures Maghreb et Moyen-Orient chez L'Oréal. "François Stifani voulait m'entendre parler des femmes, des jeunes, des musulmans", confie-t-elle. Le grand maître s'est sans doute inspiré de ces réflexions lorsqu'il a proposé, en février 2010, à Nicolas Sarkozy, "la création d'une nouvelle instance non cultuelle [pour les musulmans]". 

Voilà pour les activités officielles. "Parmi les finalités implicites du G20 figuraient le prosélytisme et la transformation de la GLNF en Grand Orient de droite", convient Frédéric Lacave, aujourd'hui coordinateur ministériel à l'intelligence économique. "N'est pas Grand Orient qui veut, observe Alain Juillet, l'un des principaux opposants au grand maître de la GLNF. L'échec du G20 est patent, c'était du vent." Ce vent a cessé de souffler fin 2009.

Source: LEXPRESS/T. Dudoit

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