afp.com/Massoud Hossaini
Dans l'établissement, tenu par des forces américaines et afghanes, des détenus se sont plaints de mauvais traitements et de torture. Surtout dans la partie américaine.
Le spectre d'un nouvel Abou Ghraib surgit en Afghanistan. Le gouvernement afghan a rendu public un rapport mentionnant des cas de torture et de mauvais traitements dans la prison de Bagram, près de Kaboul, un établissement tenu conjointement par les troupes américaines et afghanes.
"Au cours de notre visite de la prison, certains des prisonniers se sont plaints d'avoir été torturés", a déclaré Gul Rahman Qazi, président de la commission de surveillance de la Constitution, qui s'est rendu à Bagram sur ordre du président afghan Hamid Karzaï.
Il a également mentionné des prisonniers "privés de nourriture", des maintiens en détention malgré un acquittement ou au-delà de la durée de la peine. Des prisonniers se sont aussi plaints d'avoir été déshabillés pour être fouillés, a-t-il dit, sans autres précisions.
Selon Gul Rahman Qazi, "moins de cas de maltraitance" ont été relevés dans la partie afghane de la prison que dans la partie américaine. Au moins 3000 détenus sont enfermés à Bagram, en grande majorité des talibans.
La publication du rapport intervient deux jours après l'ordre donné jeudi par le président afghan aux Américains de transférer d'ici à un mois à son gouvernement le contrôle de la prison de Bagram.
"De nombreux cas de violations de la Constitution afghane, d'autres lois du pays et des conventions en vigueur sur les droits de l'homme" ont été relevés, avait justifié Hamid Karzaï dans un communiqué. "L'existence de prisons dirigées par des étrangers en Afghanistan n'est absolument pas permise par notre Constitution", a expliqué ce dernier.
Cette injonction, symboliquement forte car cette prison est aux yeux de nombreux Afghans l'un des symboles de l'occupation américaine, semble être une manière détournée pour Karzaï d'exprimer son désaccord avec la stratégie de Washington de négocier sans lui la paix avec les talibans.
"Nous prenons au sérieux toute accusation de mauvais traitement sur un détenu", a déclaré samedi la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, pour qui Washington "travaille depuis un certain temps avec le gouvernement afghan pour transférer les centres de détention d'une manière et selon un calendrier appropriés".
Source : AFP via lexpress.fr
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