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23 déc. 2011

Francs-maçons réguliers: rupture avec la GLNF

La Grande Loge de Luxembourg (GLL) et quatre autres obédiences européennes annoncent la rupture des relations d'amitié avec la Grande Loge nationale française et la résiliation de la reconnaissance mutuelle.


«Ici tout est symbole»: la réunion des Grands Maîtres de cinq obédiences maçonniques européennes (Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg, Suisse) a eu lieu la semaine passée à Londres, le haut lieu de la «régularité» maçonnique défendue par la Grande Loge Unie d'Angleterre (GLUA). Mardi, l'illustre assemblée a transmis une lettre au Grand Maître de la GLNF, François Stifani, résiliant la reconnaissance de l'obédience française. 




L'Express fait découvrir dans son édition internet d'hier une lettre des cinq Grands Maîtres datée du 20 décembre (mardi) constatant que: «... la GLNF continue de violer les principes fondamentaux et maximes de la franc-maçonnerie. Après un délai supplémentaire de réflexion, avec un profond regret mais avec gravité et détermination, les Grands Maîtres signataires ont décidé d'initier, sans délai, au sein de leur Grande Loge respective, la procédure de retrait de leur reconnaissance de la GLNF, chacune selon ses dispositions réglementaires spécifiques.»

La mesure préconisée– le retrait de la reconnaissance– est la plus grave sanction que les Grandes Loges dites «régulières» peuvent s'infliger réciproquement: les affiliés de l'une ne peuvent plus se rendre en visite auprès de l'autre.


La «régularité» touche à ses limites 

Il reste donc aux initiés de la Grande Loge de Luxembourg (GLL) de frapper aux portes des temples de loges dites «adogmatiques», en particulier le Grand Orient de France, d'ailleurs en nombre la première obédience maçonnique française (GOdF, 47000 membres), ou la Grande Loge de France (GLF, 27000 membres). Jusqu'à présent, la participation à une «tenue» (réunion maçonnique) d'une obédience non reconnue pouvait entraîner l'exclusion du membre de l'Ordre.

Ce qui manifestement agace les Grands Maîtres européens, généralement si discrets, ce sont les scandales continus judiciaires, affairistes et politiques de la GLNF (35000 membres en 2008)– impliquant en particulier son Grand Maître en fonction, refusant obstinément d'abdiquer– traités en long et en large dans la presse française.

Sur internet, les opposants à François Stifani dans les Provinces (les structures régionales de la GLNF) échangent des informations par le biais de sites appelés «Le Myosotis». Le site «Le Myosotis PACA» fait état de la suspension des relations bilatérales par la Grande Loge des Pays-Bas. Entre-temps, une Union des loges régulières de France est en voie de constitution.

Depuis le début de l'année 2011, l'avocate parisienne Me Monique Legrand est nommée administratrice judiciaire («mandataire ad hoc») de la GLNF par le vice-président du tribunal de Grande Instance de Paris.


La GLNF, placée sous administration judiciaire 

Des honoraires juteux sont attribués mensuellement à l'administratrice judiciaire (166000 euros, selon des sources judiciaires citées par L'Express), à charge de l'obédience maçonnique. Ce montant faramineux étonne les détracteurs du Grand Maître de la GLNF, vu les déficiences des actions de l'administratrice judiciaire qui n'a pas réussi à convoquer l'assemblée générale en 2011, alors qu'elle demande encore la prorogation de son mandat de six mois supplémentaires.

Alors que François Stifani affirmait le 2 décembre dernier, devant une assemblée choisie, en présence de délégués étrangers, que «la Justice ne peut rien régler en ce qui nous concerne», les affaires judiciaires qui le concernent ou intentées en son nom se multiplient.

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