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23 nov. 2011

Les contradictions fédérales d’une partie de la gauche

Dans les débats actuels sur la zone euro, une grande partie de la gauche (NPA, PG, PC, PS) voit dans une évolution fédérale la solution à la crise. Mais outre l’incompréhension totale du débat allemand, la victoire du PP espagnol démontre l’incohérence d’une telle position.

L’Allemagne paiera !

Bien sûr, ce n’est pas la manière dont Jean-Luc Mélenchon ou François Hollande présentent les choses, mais c’est exactement cela à quoi reviendrait la politique qu’ils recommandent. Quand ils parlent d’euro obligations, cela revient à demander à l’Allemagne une immense caution sur l’ensemble des dettes européennes. Soit dit en passant la France se retrouverait également caution solidaire des dettes italiennes et grecques, ce qui ne semble guère les émouvoir...

Car la réalité des mécanismes devraient pourtant les faire réfléchir à deux fois. Les euro obligations qu’a imaginées l’institut Bruegel reviennent à demander aux pays européens d’être caution solidaire sur 5600 milliards de dettes (60% du PIB européen). En clair, l’Allemagne et la France devraient donner leur caution sur environ 4000 milliards de dettes supplémentaires. Pire, on peut constater que le mécanisme a des failles qui permettent de douter de son bon fonctionnement.

Mais ce n’est pas tout, ces partis de gauche, très généreux avec l’argent public, sont souvent favorables à un budget européen fédéral. Etant donné que la France reste un pays riche à l’échelle de l’Union Européenne, cela reviendrait à augmenter fortement notre contribution budgétaire annuelle, soit par de nouveaux impôts ou des coupes dans les dépenses. Pour l’Allemagne, Patrick Artus a chiffré à 100 milliards par an la facture ! Une proposition totalement illusoire.

Voter à gauche… pour avoir la droite

Mais outre le fait de divaguer sur la possibilité politique de vendre une telle idée à Berlin, cette gauche semble complètement coupée des réalités électorales du moment. Le PC, le PG, le NPA et le PS n’ont-ils pas remarqué que c’est une majorité de droite qui gouverne en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie ou en Espagne ? La droite est très largement majoritaire actuellement. Du coup, une Europe fédérale mènerait forcément une politique de droite aujourd’hui.

C’est tout le paradoxe et la contradiction de ces propositions. Si on suivait les propositions fédéralistes de la plupart des partis de gauche, cela reviendrait à remettre les clés du pouvoir à une majorité très nette de droite ! En clair, une grande partie de la gauche française propose d’abandonner le pouvoir à la droite à l’échelle européenne. Il est proprement hallucinant que personne ne relève cette immense contradiction dans le discours de ces partis.

Jacques Sapir a dit que « la haine de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles ». Il est difficile de ne pas lui donner raison quand on fait un tel constat. A l’exception notable du M’PEP et du MRC, les propositions de la gauche française sont totalement contradictoires. Leur rejet viscéral de la nation semble leur faire préférer une politique de droite dans un cadre européen à une politique de gauche dans un cadre national. C’est bien là l’internationalisme des imbéciles.

Vivement la campagne électorale de 2012. Les contradictions de la gauche sont tellement criantes qu’il ne sera pas compliqué de montrer les incohérences de leur discours et les illusions colossales de leurs propositions sur l’Europe.

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