L’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade est attendu vendredi à Dakar après une escale de deux jours à Casablanca. Sur France 24, il dénonce un "problème politique" et pointe du doigt le président en exercice, Macky Sall.
Après bientôt deux ans d’absence, le "vieux" – comme on le surnomme à Dakar – devait rentrer au pays, mercredi 23 avril. Abdoulaye Wade, 87 ans, président du Sénégal de 2000 à 2012, était attendu dans la capitale sénégalaise en milieu d’après-midi. Mais son avion privé n’est jamais arrivé ; l’ancien président a passé deux jours à Casablanca.
Toujours en escale au Maroc, Abdoulaye Wade a reçu F24, jeudi 24 avril et a fait part de son agacement : "[Mercredi], c’était un problème politique. C’est Macky Sall qui m’a empêché d’aller au Sénégal, c’est clair ! (…) Maintenant je ne pense pas qu’il peut revenir sur le fait qu’il a déclaré au monde entier que le gouvernement du Sénégal a donné les autorisations mais que c’est nous qui avions retardé."
"Je ne suis pas un homme à faire des coups d’État"
Depuis mercredi, les partisans de l’ancien président et le gouvernement se rejettent la responsabilité de ce contretemps. "À notre niveau ici, c’est une simple question administrative et cette question va être réglée aujourd’hui [jeudi]. Il suffit qu’on lui notifie l’avion, le commandant de l’avion et puis les personnes transportées – nous sommes 4 personnes, c’est tout. Donc, il n’y aura pas de problème."
Du côté du PDS, parti dont Abdoulaye Wade est le secrétaire général, on affirmait mercredi que les autorités souhaitaient que l’ancien président arrive plus discrètement, si possible de nuit, alors que ses partisans avaient prévu un accueil en grande pompe à l’aéroport puis un meeting sur le boulevard du Général de Gaulle.
"Moi je ne suis pas un homme à faire des coups d’État à mon âge. Quand même, il faut réfléchir !", explique Abdoulaye Wade. "Du désordre si ça ne dépend que de moi, il n’y en aura pas. Parce que moi, j’ai la chance de maîtriser mes militants et mes sympathisants. Ils feront ce que je leur dit. Si je leur dis Foncez sur le Palais, ils vont le faire, c’est clair ! Mais si je voulais, je pourrais même le faire sans aller à Dakar. Je peux, d’ici ou de n’importe où, comme l’a fait Khomeini, lancer un appel au peuple : Prenez le Palais ! Mais si je vais à Dakar, c’est que ce n’est pas mon intention."
Un retour "hautement politique"... pour Karim Wade ?
Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2012, qui a vu la victoire de son adversaire (et de son ancien Premier ministre) Macky Sall, Abdoulaye Wade s’est retiré en France et n’a pas remis les pieds dans son pays depuis vingt-deux mois. Dans une interview au quotidien français Le Monde, il y a quelques jours, Abdoulaye Wade expliquait les raisons de son retour qu’il qualifiait de "hautement politique".
Mais pour nombre de commentateurs, l’ancien président veut surtout défendre son fils et ancien "super ministre". Karim, 45 ans, est emprisonné depuis un an pour "enrichissement illicite". Des poursuites qui, selon le "vieux", ont une explication évidente : "Si Macky Sall a mis mon fils en prison, c’est parce qu’il voyait en lui le seul rival capable de l’affronter."
Le National Emancipé 2014
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