Dans sa publication datée du 28 septembre 2013, le journal américain, le New York Times, nous propose une carte remodelée du Moyen-Orient allant exactement dans le sens des travaux du professeur Pierre Hillard dans son livre La Marche irrésistible du Nouvel Ordre Mondial.
Extrait du livre de Pierre Hillard, La Marche irrésistible du Nouvel Ordre Mondial, éditions François Xavier de Guibert, 2007.
CHAPITRE XII
FRONTIÈRES DE SANG AU MOYEN-ORIENT
Pierre Hillard
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Les tensions et les violences qui secouent le Moyen-Orient depuis l’intervention israélienne au Liban, le 12 Juillet 2006, ne sont que la partie visible d’un immense enjeu politique, économique, religieux et philosophique opposant l’Occident aux États islamiques de la région. L’occupation américaine de l’Irak en mars 2003 a permis le lancement d’un projet révolutionnaire en vue de remodeler une vaste zone géographique allant du Maroc au Pakistan : le Grand Moyen-Orient. Derrière cette appellation, c’est une recomposition profonde qui attend ces pays musulmans. Beaucoup de théories et de supputations courent sur les ambitions des États-Unis et d’Israël au sujet de la politique poursuivie par leurs dirigeants. Cependant, ces signes avant-coureurs apparaissent et permettent d’apercevoir concrètement les plans en cours. C’est tout l’enjeu des cartes ci-jointes appelant à recomposer le Moyent-Orient.
Ces cartes (« before » : situation en 2006 et « after » ; situation après recomposition) sont parues dans une revue militaire américaine, AFJ (Armed Forces Journal), en juin 2006 sous la plume d’un lieutenant-colonel américain à la retraite, Ralf Peters. Ce dernier s’est illustré dans une division d’infanterie mécanisée à partir de 1976 pour, ensuite, poursuivre ses activités dans le renseignement militaire en 1980. Auteur de nombreux ouvrages traitant de la stratégie et des relations internationales, Ralph Peters s’est retiré officiellement de l’armée en 1999. Cependant, ses contacts restent étroits avec ce milieu puisqu’il fait partie de l’équipe dirigeante d’AFJ. Cette revue n’est qu’une partie d’un véritable empire de la presse militaire américaine. Fondé en 1863, ce mensuel s’adresse aux officiers des États-Unis traitant de sujets aussi variés comme : la technologie militaire, la logistique, la stratégie, la doctrine ou encore la tactique. En fait, AFJ est coiffé par une maison mère, Army Times Publishing Compagny, dont les publications s’articulent autour de trois axes :
1) The Military Times Media Group qui publie : Army Times, Navy Times, Air Force Times et Marine Times.
2) The Defense News Media Group, groupe mondial des revues de défense et qui publie : Defense News, Armed Forces Journal (AFJ), Training § Simulation Journal et C4ISR (renseignement, surveillance et reconnaissance).
3) The Federal Times, hebdomadaire d’information traitant des nouvelles technologies et des sujets financiers.
Depuis le 1er Aout 1997, Army Times Publishing Compagny est une filiale d’un groupe encore plus puissant, la société Gannett. Fondé en 1906 par Frank Gannett, cet empire de presse et des médias publie aux États-Unis près de 90 quotidiens dont les plus connus sont USA Today et USA Weekend et contrôle 22 stations de télévision. Ses activités débordent aussi au Royaume-Uni puisque 17 quotidiens sont sous son influence. L’ensemble génère des revenus financiers colossaux estimés à 7,6 milliards de dollars pour 2005.
Cette présentation permet de mieux saisir dans quel milieu la revue AFJ évolue et la signification des travaux de Ralph Peters. En effet, les propositions de ce dernier et les appels lancés à un changement radical des frontières du Moyen-Orient ne sont évidement pas le résultat des réflexions d’un seul homme soucieux d’occuper son temps. De nombreuses études ont été lancées au sein des instances militaires américaines comme dans de nombreux think tanks appelant à revoir les limites frontalières de ces États. Comme le montre la carte (« after« ), les modifications apportées aux frontières sont le fruit d’une lente mais sûre réflexion intellectuelle dont la publication dans une revue militaire américaine de haut rang n’est pas l’effet du hasard. Le but recherché est aussi de tester les réactions en particulier celles des musulmans dans la région (*). Cela dit, il ne faut pas voir ce document comme définitif. En fait, c’est un prototype susceptible de connaitre des changements que certains appelleraient des variables d’ajustement. En réalité, l’intérêt majeur de ces travaux est de révéler que les instances militaires et politiques des États-Unis se sont résolument engagées dans un domaine en n’hésitant plus à l’officialiser. En même temps, cette entreprise doit se faire en adéquation avec Israël concerné au premier chef par ces bouleversements. À l’égard de ce pays, Ralph Peters se définit comme un ami « de longue date » (New York Post, 22 Juillet 2006)
(*) L’intérêt d’une telle publication est de lancer un débat parmi les populations concernées. Inévitablement, des partisans et des adversaires à ce type de remaniement apparaîtront. Des oppositions se feront jour au sein des partis politiques et des populations des États musulmans. Il sera donc possible de faire pression sur tel ou tel groupe ethnique ou politique pour favoriser l’émergence de revendications qui ne pourront être apaisée que par l’application de ces mesures ethno-régionalistes. En fait, la décomposition des États du Moyen Orient est le pendant de la décomposition des nations européennes.
Avant |
Après |
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Source : nytimes.com
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