La note de la maison mère de S&P vient d’être dégradée par sa consœur en raison des poursuites engagées par les autorités américaines vis-à-vis du rôle de l'agence avant la crise financière. Moody's pourrait également être poursuivie...
Voilà qu’elles se dégradent entre elles maintenant! L'agence de notation américaine Fitch a abaissé d'un cran à « BBB+ » contre « A- » la note de McGraw-Hill, maison mère de sa concurrente Standard and Poor's (S&P), à cause des risques financiers liés aux poursuites contre elle lancées par les autorités américaines.
S&P paye son « optimisme »
La note de McGraw-Hill a également été placée sous surveillance négative, ce qui signifie que Fitch pourrait encore l'abaisser à relativement courte échéance. « Les récents événements ont accru les risques » juridiques qui pèsent sur S&P, justifie Fitch.
Le département américain de la Justice a porté plainte lundi contre S&P, cherchant à recouvrer 5 milliards de dollars de pertes encourues par des investisseurs à cause de notations de produits dérivés de crédits par l'agence avant la crise financière. Le ministère accuse S&P d'avoir accordé des notes excessivement optimistes à ces produits financiers risqués en toute connaissance de cause.
Fitch estime toutefois que McGraw-Hill bénéficie toujours d'une « souplesse financière importante pour absorber » des dommages et intérêts substantiels susceptibles de découler de ce procès et des plaintes qui pourraient être lancées séparément par des Etats américains.
Et bientôt Moody’s?!
Cette dégradation pourrait être suivie d'une autre. Le département américain de la Justice et plusieurs Etats envisagent de poursuivre également l'agence de notation Moody's, à qui ils reprochent d'avoir trompé les investisseurs avant la crise de 2007. Les investigations sont encore à un stade peu avancé, en grande partie parce que les juristes de l'Etat fédéral et des différents Etats américains ont jusqu'ici concentré leurs ressources sur le cas S&P, ont précisé les sources en demandant à ne pas être identifiées.
Moody's, mis en cause par une commission parlementaire en 2011, avait rejeté toute responsabilité dans la crise des subprimes.
Selon les sources, la troisième grande agence de notation -Fitch Ratings, contrôlée par Fimalac - ne devrait en revanche pas être inquiétée du fait de son rôle beaucoup plus modeste aux Etats-Unis. La commission parlementaire qui avait enquêté sur le rôle des agences en 2011 n'avait d'ailleurs pas demandé à entendre Fitch.
Source : 20 Minutes
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