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9 nov. 2012

La pauvreté ne cesse de progresser

L'Insee crée un nouvel indicateur qui prend en compte d'autres critères que la richesse. 
En 10 ans, 500.000 personnes ont sombré dans l'extrême pauvreté, s'alarme le Secours catholique.


Le Secours catholique présente jeudi son rapport annuel sur la pauvreté, qui ne cesse de progresser en France. Depuis le début des années 2000, 500.000 personnes supplémentaires sont tombées dans l'extrême pauvreté. Elles sont aujourd’hui deux millions à faire partie des pauvres parmi les pauvres, c'est à dire gagnant moins de 40% du niveau de vie médian (642 euros par mois par personnes, 1156 pour un couple avec enfant). Les pauvres "en général" (moins de 60% du niveau de vie médian) atteint lui les 8,6 millions de personnes, soit plus d'un million de plus qu'en 2001.


Surtout des femmes, isolées et âgées
Autre enseignement : le profil de ces précaires a beaucoup évolué. Comment décrire ces pauvres du XXIe siècle ? Selon le Secours catholique, il s’agit d’abord de femmes, âgées de 55 à 65 ans et qui vivent seules. Monique, 58 ans, 25 ans d’expérience de secrétaire mais qui doit aujourd’hui se contenter de travailler dans des cantines scolaires pour gagner un peu d’argent, fait partie de ces femmes isolées. Elle raconte au micro d’Europe 1 : "Quand j’ai honoré toutes mes factures, il me reste 70 euros pour le mois. Je n’achète pas de viande, pas de poisson… Tout ce qui est loisirs, c’est pareil, je suis obligée de le mettre de côté."


Seconde évolution frappante : il s'agit de plus en plus de chômeurs. Leur nombre est passé de 58% en 2001 à 66% en 2011. Enfin, parmi les démunis, on retrouve 30% d'étrangers, contre 23% dix ans plus tôt. Et la part des Maghrébins, renseigne l'association, est passée de 54% à 27%, les personnes venant d'Afrique subsaharienne et d'Europe de l'est ayant fortement grossi les rangs.
Gaz : +60 % en 10 ans !

Mais le vrai drame de la pauvreté, à en croire ce rapport, c’est aussi qu’on y reste. Crise oblige, ceux qui se retrouvent dans la précarité ont le plus grand mal à en sortir par la suite. "Je cherche beaucoup de travail, il ne faut pas faire la difficile, surtout vu la situation économique et ma propre situation", soutient Monique. Pour l’instant, pas de réponse, mais celle qui se présente comme une "fonçeuse" ne veut pas perdre espoir.

La cause de cette progression de la pauvreté, c’est la hausse généralisée des prix, électricité, gaz et loyer en tête. D’après Eurostat, le prix du gaz a progressé de près de 60 % en deux ans ! De même, les loyers en HLM ont augmenté de 44 %, augmentation qui n’a bien évidemment pas été compensée par des hausses de salaire. La conséquence, c’est que beaucoup de personnes doivent désormais se serrer la ceinture pour payer les seules factures.

Source : Europe 1

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