De nouveau, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, menace de faire adopter le rapport Levy qui considère que l’Etat d’Israël n’est pas une force occupante et que le droit international n’interdit pas la création et l’extension des colonies. Edmond Levy est un ancien juge à la Cour suprême israélienne.
Son rapport a été sévèrement critiqué par de grandes personnalités israéliennes, dont le président Shimon Peres. « La construction israélienne dans des territoires à très dense ; la population arabe pourrait modifier la démographie et devenir un danger pour la majorité juive en Israël. On peut émettre des doutes quant à la pérennité d’un Etat d’Israël sans majorité juive et sans identité juive », avait déclaré en juillet passé le président israélien. Le gouvernement israélien n’a toujours pas adopté officiellement le rapport Levy de peur de provoquer la colère de la communauté internationale et, s’il le fait, on risque de voir une flambée dans la construction et l’extension des colonies juives en Cisjordanie occupée, particulièrement dans la ville sainte d’El Qods.
Sur le terrain, cela se traduira par l’impossibilité de la création d’un Etat palestinien indépendant et souverain sur les terres occupées en 1967, dont la ville sainte d’El Qods. Des médias israéliens prétendent que Netanyahu exécutera ses menaces au cas où le président palestinien, Mahmoud Abbas, dépose une demande officielle avant la fin de l’année 2012, comme il l’a promis, de statut d’Etat non membre pour la Palestine sur les frontières de 1967, au sein de l’Organisation des nations unies.
Une menace électoraliste
Mais Netanyahu, chef du plus grand parti de droite israélien, le Likoud, pourrait utiliser l’adoption du rapport Levy pour augmenter son taux de popularité dans les milieux d’extrême droite, et surtout parmi les colons israéliens, pour une victoire aux prochaines législatives anticipées prévues en janvier prochain.Selon des sources israéliennes, l’Etat hébreu discute une série de mesures punitives contre l’Autorité palestinienne et le président Abbas, dont l’annulation des autorisations de travail en Israël pour les travailleurs de Cisjordanie occupée, l’arrêt du transfert des revenus douaniers prélevés sur les marchandises palestiniennes qui transitent par les ports et aéroports israéliens, et bien sûr l’adoption du rapport Levy.
Dans des déclarations récentes, Saeb Erekat, le négociateur palestinien en chef, avait dit que « le rapport Levy reflète la position d’un gouvernement qui a choisi de transformer l’occupation en annexion et d’imposer une réalité d’apartheid en Palestine ».
Toutes ces menaces, ajoutées aux pressions américaines et à celles de certains Etats arabes, ne semblent pas avoir entamé la volonté du président Abbas de se diriger vers l’Assemblée générale des Nations unies pour y faire admettre la Palestine comme Etat non membre sur les frontières de 1967.
Une fois ce statut obtenu et selon la légitimité internationale, la Palestine deviendra un Etat sous occupation israélienne et non pas des territoires contestés comme le prétendent Netanyahu et son gouvernement de droite.
Il a réaffirmé cette position dans une interview accordée samedi soir, depuis Amman, la capitale jordanienne, à la chaîne égyptienne Al Hayat. « Netanyahu m’accuse de mener une campagne de terrorisme politico-juridique contre Israël et je n’exclus pas d’être assassiné comme le défunt martyr Abou Ammar. Nous allons obtenir nos droits, peu importe combien de temps il faudra attendre », a conclu le président palestinien.
Source : Info-Palestine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire