Un sondage, publié mardi, montre qu’en cas d’annexion de la Cisjordanie, une majorité de juifs d’Israël serait favorable à des mesures discriminatoires et à une séparation des populations arabes et juives.
Une large majorité des Juifs d’Israël soutiendrait l’établissement d’un régime discriminant envers la minorité arabe du pays, dans le cas d’une annexion de la Cisjordanie, en grande partie déjà occupée, indique un sondage publié mardi par le quotidien national Haaretz.
Cette enquête, réalisée en septembre par téléphone, s’appuie sur un échantillon de 503 personnes, représentatif de la population juive adulte d’Israël. Menée par l’Institut Dialog du professeur Camil Fuchs de l’Université de Tel-Aviv, elle contient une marge d’erreur de 4,4%.
Préférence nationale et rejet de la cohabitation
Dans l’éventualité d’une annexion de la Cisjordanie, pas moins de 59% des Juifs d’Israël estiment que l’accès aux postes dans les ministères devrait être prioritairement réservés aux Juifs. Et 49% pensent que l’Etat devrait alors traiter ses ressortissants juifs de façon préférentielle par rapport à leurs compatriotes arabes.
Toujours selon ce sondage, 42% des Juifs d’Israël ne veulent, dans ce cas, par ailleurs pas cohabiter avec des Arabes dans un même immeuble résidentiel, et42% refusent que leurs enfants fréquentent les mêmes écoles que des Arabes.
En outre, au moins de 74% des Juifs d’Israël souhaitent qu’Israéliens et Palestiniens empruntent des routes séparées en Cisjordanie occupée.
Moins de droits civiques
Il apparaît aussi que 69% de l’opinion juive d’Israël soutiendrait une loi interdisant aux quelque 2,5 millions de Palestiniens de Cisjordanie le droit de vote en Israël en cas d’annexion de cette région, aujourd’hui contrôlée à 60% par l’Etat hébreu.
Enfin, en dehors de cette hypothèse, 47% des Juifs d’Israël se prononcent d’ores et déjà pour un transfert d’une partie de la population arabe d’Israël (1,3 million de personnes) vers les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie.
Face au blocage persistant du processus de paix, l’option d’une annexion par Israël de tout ou partie de la Cisjordanie gagne du terrain chez une minorité de la classe politique israélienne.
Cette idée d’un Etat binational unique n’est pas nouvelle: elle faisait partie des revendications de l’OLP jusqu’aux années 1980. Cette stratégie a été abandonnée par les Palestiniens, qui réclament désormais un Etat indépendant sur leurs territoires occupés par Israël depuis juin 1967: Cisjordanie, Jérusalem-Est et bande de Gaza.
Avertissement de modération: compte tenu du caractère sensible de ce thème, nous serons particulièrement sensibles à la bonne tenue des débats. Merci donc de ne pas tenir de propos xénophobes, antisémites ou discriminatoires.
Source : L'Express
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