Une diminution de 50% des pesticides utilisés d’ici 2018 : c’était l’un des nombreux engagements du Grenelle de l’environnement, en 2007. Nous sommes loin du compte. En 2011, le marché des pesticides est même plutôt orienté à la hausse ! En volume, l’augmentation est de 1,3 %, soit 62 700 tonnes de pesticides dispersés, ou en passe de l’être, dans les champs (contre 61 900 tonnes en 2010). En valeur, la progression est de 5%. Le chiffre d’affaire 2011 du secteur des vendeurs de « produits phytosanitaires » atteint 1,9 milliards d’euros.
Mention spéciale à la catégorie herbicides, dont le chiffre d’affaire grimpe de 17%. Les insecticides se situent juste derrière, avec 11% de plus qu’en 2010. Pourquoi une telle hausse, alors que les mentions « agriculture raisonnée » et que le marché des produits bio progressent ? La faute à la météo répondent les représentants de l’industrie des pesticides : « 2011 : une année encore influencée par les conditions météorologiques », titrent-ils. L’agriculture dépendrait donc du temps qu’il fait. Quel scoop !
« Cette hausse pointe surtout le manque total de volonté politique de pousser en profondeur à un changement du système agricole, qui conduit à l’immobilisme, et à la reprise en main très nette de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) et de ses représentants du plan Ecophyto », estime François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures. Les ministres de l’Agriculture et de l’Écologie, Stéphane Le Foll et Delphine Batho, parviendront-ils à inverser la tendance ? Sachant que les groupes de pressions liés aux industries chimiques et agroalimentaires – la « chimie verte » – ont au moins autant de poids que les pétroliers, qui ont déjà eu raison de la précédente ministre de l’Écologie… Ça promet.
Source: Bastamag
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