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4 avr. 2012

Désinformation contre la Chine : l’enquête sur Apple en Chine entâchée par un bidonnage

« La charge menée dans les médias contre les conditions de travail des ouvriers chinois d’Apple tourne au fiasco », écrit Le Figaro. [1]

Tout a commencé par le témoignage d’un acteur américain, Mike Daisey, qui s’est rendu à l’été 2010 dans les usines chinoises où sont fabriqués l’iPhone, l’iPad et les autres produits Apple.


Revenu aux États-Unis, Mike Daisey explique sur les ondes d’une radio publique très populaire comment les usines des sous-traitants d’Apple sont protégées par des gardes armés et qu’il y a vu travailler des enfants de 12, 13 et 14 ans.

Les médias occidentaux s’empressent aussitôt de colporter le témoignage accablant de Mike Daisey. Le temps que son interprète révèle que la plupart des scènes décrites avaient été inventées ou déformées. L’acteur n’aurait visité que trois usines, et non une dizaine, et rencontré assez peu d’ouvriers.

Aujourd’hui, la radio qui a diffusé les propos de Mike Daisey admet que ceux-ci étaient frappés d’« importantes inexactitudes ». L’acteur lui-même reconnaît une « série d’imprécisions ».

LA CHINE DANS LE COLLIMATEUR

Derrière ce « coup médiatique » se profile une question : Comment un simple amuseur public a-t-il pu, du jour au lendemain, bénéficier d’une tribune sur une grande radio et dans la presse des États-Unis (Le New York Times lui a même confié un de ses éditoriaux) ?

C’est que les médias occidentaux nourrissent une telle hostilité envers la Chine qu’ils sont prêts à diffuser toute « information » pouvant, d’une manière ou d’une autre, ternir l’image de ce pays - y compris, comme on le voit, en recourant aux mensonges purs et simples.

A l’époque de la diffusion des élucubrations de Mike Daisey, un site [2] a rapporté les réactions de la presse chinoise :

« Si la presse reconnaît que les conditions de travail dans les usines chinoises sont loin d’être idéales, les conditions extrêmes sont plus susceptibles d’être rencontrées dans de petites usines indépendantes que dans les unités d’un géant taiwanais.

Quant au travail d’enfants dans ces usines, cela paraît hautement improbable ».

Pas dupe, la presse chinoise commentait également : « Dans un climat économique mondial qui rend le public occidental très ouvert aux théories anti chinoises, le succès de ce type d’émission n’est pas étonnant ».

« L’une des plus grandes réussites de l’humanité à la fin du XXème siècle est passée quasiment inaperçue en Europe : les Chinois mangent pratiquement tous à leur faim. Actuellement 1,2 milliards de Chinois sur 1,3 ne connaissent plus la famine, dans un pays où les terres cultivables sont très limitées et où les problèmes liés à l’eau représente un véritable défi... ». [3]

Or, si cette réussite est ignorée de l’opinion publique occidentale, c’est qu’elle leur a été cachée.

Comment ne pas discerner derrière l’arrogance des médias occidentaux la nostalgie d’une époque où, pour les impérialismes, la Chine n’était qu’un gâteau à découper ?

A la lecture de la presse occidentale, Kishore Mahbubani [4] constate, quant à lui :

« Les journaux regorgent des mêmes discours galvaudés d’intellectuels convaincus que les 12% de la population mondiale vivant en Occident peuvent continuer à dominer les 88% d’individus vivant ailleurs ».

Jean-Pierre Dubois




[3] Bruno Parmentier, Nourrir l’humanité – Les grands problèmes de l’agriculture mondiale au XXIème siècle, Ed. La Découverte, 2007.

[4] Kishore Mahbubani, Le défi asiatique, Ed. Fayard, 2008. Né à Singapour, Kishore Mahbubani a mené une carrière de diplomate pendant près de trente ans avant de devenir professeur et recteur de l’Université nationale de Singapour.

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