Le site Internet de l'ancien président iranien Akbar Hachemi Rafsandjani a été bloqué, a annoncé vendredi 30 décembre son frère Mohammad Hachemi à l'agence Isna.
"Hier soir [jeudi], la société de fourniture d'accès nous a contactés pour nous dire qu'on leur avait ordonné de cesser de nous fournir du service et quinze minutes plus tard, le site n'était plus accessible", a déclaré M. Hachemi. "Nous allons voir samedi [vendredi étant un jour de congé hebdomadaire en Iran] qui a donné cet ordre", a-t-il poursuivi.
"Il y a quelques jours, la Commission de la surveillance de l'Internet avait envoyé un mail pour demander de retirer une partie du contenu du site (...) notamment les discours prononcés par M. Rafsandjani lors des prières du vendredi", a-t-il ajouté, en précisant qu'ils avaient refusé de le faire.
Lors de sa dernière participation à la prière du vendredi à Téhéran, en juillet 2009, après la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad et alors que la capitale était le théâtre de manifestations de l'opposition, il avait demandé la libération des personnes arrêtées et une plus grande liberté de presse et d'opinion pour ramener le calme dans le pays. Il avait été très critiqué par les conservateurs. Depuis, il a été empêché de participer à la prière du vendredi et de prononcer des discours.
M. Rafsandjani, qui dirige toujours le Conseil de discernement du régime, la plus haute instance d'arbitrage politique du pays, est également la cible d'attaques des durs du régime pour ne pas avoir condamné les leaders de l'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, qui avaient pris la tête de la contestation avant d'être placés en résidence surveillée au début de l'année.
M. Rafsandjani avait soutenu indirectement Mir Hossein Moussavi lors de la présidentielle de 2009 contre le président Ahmadinejad. Il avait lui-même été battu par M. Ahmadinejad lors de la présidentielle de 2005.
Sa fille, Faezeh Hachemi, a été convoquée samedi dernier devant le tribunal de Téhéran, et accusée de "propagande contre le régime de la République islamique". Mme Hachemi avait été appréhendée lors des manifestations de l'opposition en 2009. Un fils de M. Rafsandjani, Mehdi Hachemi, également visé par une procédure judiciaire, a quitté l'Iran il y a plus de deux ans et vit depuis à Londres.
LeMonde.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire