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9 mai 2015

Michel Aoun contre le "féodalisme" libanais


La place des Martyrs au centre de Beyrouth a de nouveau connu samedi 7 mai une de ces manifestations massives qui l'ont animée depuis l'assassinat de Rafic Hariri en février, cette fois pour accueillir en héros le général Michel Aoun de retour au pays après quinze ans d'exil.

Ils sont des dizaines de milliers, 200.000 selon les organisateurs, rassemblés, pour beaucoup depuis le matin, sur cette place symbolique pour accueillir celui qui livra les dernières batailles de la guerre du Liban avant d'être forcé à l'exil.

A son arrivée en fin d'après-midi à l'aéroport de Beyrouth, le général Aoun n'avait trouvé aucun officiel venu l'accueillir, mais sa famille et des centaines de sympathisants.

"C'est un jour de joie (...) Je reviens alors que brille de nouveau le soleil de la liberté pour qu'on construise tous ensemble un nouveau Liban", leur dit-il.

Emotion

Composée principalement de jeunes vêtus de tee-shirts orange, les couleurs du Courant patriotique libre (CPL), et brandissant des milliers de drapeaux rouge et blanc frappés du cèdre, la foule de la place des Martyrs laisse éclater sa joie en le voyant. Gagnés par l'émotion, certains fondent en larmes.

Le premier geste du général chrétien, aujourd'hui âgé de 75 ans, est de s'incliner devant la sépulture de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri assassiné le 14 février. Ensuite seulement viennent les mots, adressés à la foule derrière une vitre pare-balles.

"Je suis revenu, après quinze ans, parmi les miens et après que ceux qui ont cherché à m'anéantir ont échoué et n'ont pas réussi à obtenir que je trahisse ma patrie", dit-il, avant de reprendre son credo: "Il faut qu'il y ait une émancipation des mentalités, se débarrasser du féodalisme politique et du système confessionnel qui est hérité du XIXe siècle".

Discours court

Chef, de 1998 à 1990, d'un gouvernement de militaires qui avait proclamé une "guerre de libération contre la Syrie", le général Aoun avait refusé d'adhérer aux accords de Taëf (1989) qui allaient mettre fin à la guerre civile libanaise, arguant du fait que ces accords pérennisaient la présence militaire syrienne au Liban.


Ses propos sont salués par des "général!" "général!" alors que des milliers de bras se lèvent vers le ciel ensoleillé en faisant le V de la victoire.
Mais le discours est court: le général Aoun cède rapidement la tribune pour passer le reste de la journée loin des caméras.

Lui succèdent alors artistes de variétés et musiciens pour faire danser la foule jusqu'à la nuit.

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