Blogger Tips and TricksLatest Tips And TricksBlogger Tricks

4 avr. 2015

Présidences de départements: le FN impuissant à troubler le jeu


Les élus du Front national ne sont pas parvenus jeudi à troubler l’élection des présidents des conseils départementaux, lors de scrutins sans surprise hormis l’éviction, avec la complicité active de l’UMP, du radical de gauche Jean-Michel Baylet de son fief du Tarn-et-Garonne.

En dépit de l’instauration de la parité avec l’élection d’un homme et d’une femme dans chaque canton les 22 et 29 mars dernier, la gent masculine conserve une écrasante majorité à la tête des exécutifs départementaux puisqu’on ne compte que dix femmes, quatre de plus qu’avant le vote sur 101 présidents de conseils départementaux.

Nicolas Sarkozy et son parti, régulièrement divisés ces dernières années sur l’attitude à tenir dans les élections à l’égard du FN, peuvent se féliciter d’avoir déjoué le piège que leur tendait Marine Le Pen en leur proposant de composer ensemble des majorités autour d’une «charte» axée sur la lutte contre «les fraudes sociales (au RSA notamment)» et le «refus de toute augmentation de la fiscalité».

Ni dans le Vaucluse, ni dans le Gard, ni dans l’Aisne, les départements où ils avaient plusieurs élus en mesure de peser faute de majorité absolue pour la droite ou pour la gauche, le Front national de Marine Le Pen n’a influé sur l’issue du vote. Le FN compte depuis dimanche 62 conseillers, sur un total de 4.108.

Dans le Vaucluse, l’UMP Maurice Chabert, 71 ans, a été élu au bénéfice de l’âge, droite et gauche ayant obtenu le même nombre de voix aux trois tours, devant le candidat du FN Hervé de Lépinau.

Le Gard, lui, est resté à gauche, les élus de droite préférant voter blanc au troisième tour plutôt que de s’allier au FN pour former une majorité. Pas de mélange des voix non plus dans l’Aisne, où le candidat UDI a été élu à la majorité relative.

La surprise est venue du Sud-Ouest. A Montauban, le candidat à la présidence du Tarn-et-Garonne soutenu par la droite, Christian Astruc, pourtant classé divers gauche, a été élu au premier tour face à Marie-Claude Nègre (PRG), soutenue par M. Baylet, qui ne s’est pas représenté après 30 ans passés à la tête du département. M. Astruc a notamment bénéficié du soutien de l’UMP emmenée par la maire du chef-lieu Brigitte Barèges.

A droite, domination de l’UMP

Ce basculement porte à 67 le nombre de départements désormais gérés par la droite.

En revanche, malgré une incertitude ces derniers jours sur le vote d’un binôme classé «divers gauche» mais revendiquant son indépendance, la Lozère, seul département dans ce cas, a bien basculé à gauche, avec l’accession à la présidence d’une socialiste de 44 ans, Sophie Pantel.

En Corrèze, dont le président François Hollande avait dirigé le Conseil général de 2008 à 2012, le candidat UMP Pascal Coste, 48 ans, seul candidat en lice après la nette victoire de son parti dimanche, a été désigné dès le 1er tour (26 voix sur 38).

Deux des départements les plus peuplés, gérés par la gauche depuis des décennies (avec une interruption de 1992 à 1998 pour le premier) se sont aussi donné des présidents UMP: le Nord, avec l’élection de Jean-René Lecerf, et les Bouches-du-Rhône, où Martine Vassal a mis fin à 17 ans de présidence de Jean-Noël Guérini, l’ancien socialiste. Elle a fait voeu de «restaurer l’image des Bouches-du-Rhône, écornée au cours des dernières années».

En Ile-de-France, le suspense concernait l’Essonne, où l’ex-secrétaire d’Etat Georges Tron, poursuivi dans une affaire de viols, briguait la succession du «frondeur» Jérôme Guedj. Lâché par ses amis politiques, il a mis fin à sa dissidence, ouvrant la voie à l’élection du maire UMP de Montgeron François Durovray.

Plusieurs parlementaires ont d’autre part été élus ou réélus président de Conseil général, et devront choisir entre ces deux mandats en 2017, l’interdiction du cumul de ces deux types de fonctions entrant en vigueur cette année-là. Parmi eux Patrick Devedjian (UMP, Hauts-de-Seine), Henri Emmanuelli (PS, Landes), Damien Abad (UMP, Ain), Eric Ciotti (UMP, Alpes-maritimes), Philippe Martin (PS, Gers).

Cette élection a toutefois vu l’avènement d’une nouvelle génération. Elu à la tête de l’Eure à 28 ans seulement, l’UMP Sébastien Lecornu sera le plus jeune président de Conseil départemental de France.

Au total, l’UMP se taille la part du lion, avec une quarantaine de présidents, contre 14 à l’UDI et un au MoDem (Jean-Jacques Lasserre, dans les Pyrénées-atlantiques, département de François Bayrou), les «divers droite» apportant le complément.

Aucun commentaire: