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Chesterfield (Etats-Unis) – D’un geste sûr, Jeanne Layton s’empare de la boîte de Petri et de la pipette posées juste à côté de deux épis de maïs en partie effeuillés: cette biologiste de Monsanto souhaite démontrer que créer un organisme génétiquement modifié n’a rien de sorcier.
Les portes de son laboratoire au centre de recherches de Chesterfield, dans le Missouri (centre des Etats-Unis), resteront fermées. Mais près d’une table installée le long d’un immense couloir aux murs couleur gris souris, elle se démène pour expliquer à ses visiteurs comment la société insert dans les embryons de maïs des gènes étrangers, venant d’un microbe ou d’une d’autre plante.
«On pourrait aussi utiliser le gène d’un animal», relève subrepticement pendant la présentation son collègue Ray Dobert, responsable de la préparation des dossiers d’homologation à Monsanto. «Mais on ne le fait pas principalement pour des raisons d’image auprès du public.»
Montré du doigt en Europe pour son travail sur les graines génétiquement modifiées, le premier producteur mondial de semences a organisé lundi pour quelques journalistes européens, dont l’AFP, une visite de son siège à Creve Coeur et de son centre de recherches situé à quelques kilomètres, près de Saint-Louis dans le Missouri.
- Les critiques balayées -
Les inquiétudes sur la sécurité sanitaire des aliments produits selon les techniques de la transgenèse sont évoquées. «Foutaises», répond Robert Fraley, vice-président en charge des technologies à Monsanto.
Les dossiers d’autorisation des semences génétiquement modifiées de Monsanto ont été passés à la loupe par les autorités sanitaires de dizaines de pays, fait-il valoir. «Pas un hoquet, pas un mal de ventre, n’a pu être imputé aux OGM» depuis leur apparition sur les marchés à la fin des années 90, martèle-t-il. «Mais cela n’empêche pas la désinformation sur internet ou les campagnes de peurs.»
Les craintes sur la prolifération de mauvaises herbes devenues résistantes aux produits censés les exterminer, imputée par certains aux OGM? C’est un phénomène qui existait bien avant leur culture, répond Monsanto.
Balayées également les critiques sur la possible dépendance des fermiers aux produits vendus par la compagnie une fois qu’ils ont commencé à acheter les semences et désherbants de Monsanto. «Les agriculteurs sont des hommes d’affaires avisés. S’ils ne sont pas satisfaits de nos produits après la première année, ils vont voir ailleurs», assène Robert Fraley.
Au siège de Monsanto, une formule est répétée en choeur par l’ensemble des salariés: d’ici à 2050, la population va augmenter drastiquement tout en s’enrichissant; la production de nourriture doit doubler pour faire face à la demande croissante; il faut absolument augmenter les rendements car la surface des terres cultivables n’est pas extensible à l’infini.
Pour ce faire, le salut passe en grande partie par les OGM et autres procédés de transformation des plantes, assurent-ils. Les quelque 1.200 employés du centre de recherche s’y emploient.
L’arrivée devant les bâtiments est marquée par la lumière rose qui se dégage de l’une des nombreuses serres installées en hauteur.
Dans la galerie attenante au hall d’entrée, le ton est donné: sur quatre piliers interactifs sont énumérées les raisons pour lesquelles il ne faut pas avoir d’états d’âme devant la manipulation du vivant comme cette carte montrant l’irrésistible avancée vers le nord des Etats-Unis d’insectes nuisibles.
© 2014 AFP avec 20Minutes/Planète
Le National Emancipé 2014
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