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16 déc. 2013

"L'avenir de la crétinisation"

J'entends dire qu'il y a des tas de problèmes religieux dans ce pays. Pour ma part, je pense qu'il n'y en a pas vraiment et que les questions se posent tout autrement. Vous n'avez pas remarqué : le capitalisme peut tout dissoudre, tout ronger. Il y a longtemps qu'on l'a dit. Je ne vais pas recopier les citations très connues de Marx là dessus. Mais enfin le capitalisme, il ronge bel et bien tout ce qui semble immuable, établi, traditionnel.

Les religions telles qu'elles existent aujourd'hui, c'est à dire décapitées de la spiritualité et plus ou moins réduites à des morales malléables (regardez le catholicisme réduit en trente ans à un horrible scientisme : l'adulation des embryons !) peuvent être dissoutes aujourd'hui par le capitalisme, en cas de besoin, en trois coups de cuillère à pot. Je dis bien : en trois coups de cuillère à pot, pas une de plus !

C'est que le capitalisme est aujourd'hui avant tout culturel : il dispose de l'immense pouvoir "high tech" lui permettant d'adapter la mentalité des hommes à ses besoins, d'adapter les hommes aux besoins du marché.

Face au capitalisme culturel et à ses exigences, les religions ne peuvent plus être que subordonnées, instrumentalisées.
Exemple. La bourgeoisie d'argent française a ruiné en quelques décennies le catholicisme populaire et chassé les braves gens des églises, s'appropriant ainsi un patrimoine moral et matériel considérable. Ce fut le coup de l'amour des embryons et des cellules embryonnaires : les gens normaux, qui savent où est la vraie souffrance, ont fuit devant une telle provocation. Mais une morale fabriquée pour l'occasion (l'amour soudain des embryons), qui prend la place d'une religion n'est plus vraiment une religion : c'est un discours idéologique parmi d'autres. Particulièrement hypocrite, perfide et odieux en l’occurrence, mais efficace : toute une population modeste chassée, désorientée et perdant ses repères.

Une autre étape consistera à introduire l'art contemporain dans les églises pour choquer et chasser les dernières personnes modestes et croyantes. Impossible de détailler cet autre aspect de la décadence du catholicisme scientiste dans le cadre d'un court article.

Tout cela pour illustrer mon hypothèse : les religions sont désormais carrément aux ordres du capitalisme culturel ; elles sont devenues de simples discours hypocrites au service de la bourgeoisie d'argent. Ce n'est pas glorieux mais c'est ainsi. Cela n'arrange pas spécialement nos affaires, mais la réalité est différente de ce que l'on pense très souvent : c'est bel et bien le capitalisme culturel qui mène la danse. 

C'est le capitalisme culturel qui a crée les personnages d'une "mythologie" de très bas étage adapté à ses besoins : le salaud de blanc, le rebelle, l'immigré, l'étranger caricaturés ce sont des inventions de l'industrie culturelle, du cinéma, pas des politiques ou des religieux ! Ensuite, ces clichés ont été exploités par l'ensemble des idéologues du marché, y compris de nombreux évêques et prêtres masochistes, et il s'agit bien d'un autre aspect de la décadence spirituelle du catholicisme scientiste mais qui dénote encore une fois une soumission aux ordres venus du capitalisme culturel. 

Ce que j'avance ici ne simplifie pas les problèmes, bien au contraire ! Tout est très compliqué ! Beaucoup plus compliqué qu'on ne le dit généralement !

L'industrie culturelle mène effectivement la danse, et elle crée des situations paradoxales invraisemblables. 
Remarquez par exemple qu'il y a, mais provisoirement, coexistence du capitalisme culturel de pointe et des pires archaïsmes religieux. Dans une grande ville, vous pouvez voir une galerie d'art contemporain et un abattage rituel dans la même rue ! Et tout çà cohabite très bien. 

Donc je maintiens mon axiome : c'est le capitalisme culturel qui mène la danse. C'est lui qui a décervelé les peuples occidentaux, qui a achevé de rompre les liens organiques et locaux, qui a induit des modes de vie ne laissant plus de place à la pensée politique sérieuse, qui a induit une culture glacée, irresponsable et suicidaire. Le catholicisme bourgeois scientiste a joué un rôle tout à fait annexe et tardif dans cette politique de crétinisation des populations blanches.

Et je maintiens aussi ceci : le capitalisme culturel est capable de dissoudre toutes les religions, des plus archaïques aux plus spirituelles, en trois coups de cuillère à pot pour adapter les hommes au marché. En trois coups de cuillère à pot, et en quelques stages de recyclage, des "barbares" peuvent devenir des "bobos". J'exagère à peine.

En effet le nec plus ultra pour le capitalisme culturel c'est bien sûr un monde de consommateurs acéphales téléguidés. Mais, vous êtes drôles, vous, çà ne s'obtient pas du jour au lendemain. Je voudrais bien vous y voir, vous : transformer un pays entier en territoire peuplé de crétins culturels ahuris et hébétés. Ça ne se fait pas en un jour, il y a des réticences et des tas de gens s'en mêlent qui compliquent les choses.

Nos cerveaux ont été vidés et récurés par l'industrie culturelle, nous ne sommes plus des hommes disposant de tous leurs moyens mentaux. Nous avons donc été "envahis" : rien de plus logique mais çà complique un peu les choses. A présent le capitalisme culturel va devoir ronger identiquement les "archaïsmes" venus d'ailleurs, qui ont été utiles, certes, mais qui ne sont pas vraiment branchés. 

Alors que conclure ? Je crois qu'il faut tout simplement raisonner : 
-le marché culturel ne s'oppose pas aux deux versions archaïques et sacrificielles ou bourgeoises et scientistes des religions, une fois qu'elles sont à peu près coupées de leur tradition spirituelle, il les utilise tant qu'il en a besoin ; 
-par contre le capitalisme culturel raffole évidemment de culture crétinisante, et il nous fait partager ses goûts, qu'on le veuille ou non ;
-donc, par déduction, il s'oppose à une seule chose : l'intelligence, l'usage de la raison. 

Le capitalisme culturel ne laisse plus se former des hommes développant l'ensemble de leurs facultés mentales. Seul le consommateur culturel acéphale et docile est pleinement adapté à la nouvelle civilisation. Les "barbares grossiers" seront donc plutôt invités à rejoindre les "bobos esthètes". Et les bobos esthètes, qui sont des salariés, n'auront d'autre choix que de suivre la course à la crétinisation, à la glaciation mentale et à l'irresponsabilité politique. 

Conclusion : les limites du développement mental autorisé sont et seront de plus en plus entièrement déterminées et fixées par le marché culturel.

Jacques-Yves Rossignol

Le National Emancipé 2013

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