Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé mardi 19 novembre le président iranien Hassan Rohani, dans une démarche inédite depuis «plus d'une décennie» qui intervient avant la reprise mercredi de négociations sur le nucléaire iranien à Genève, a annoncé Downing Street.
Le dernier coup de fil comparable remonte à 2002, entre Tony Blair et Mohammad Khatami, a précisé une porte-parole à l'AFP.
Les deux dirigeants ont discuté de l'amélioration des relations entre le Royaume-Uni et l'Iran, avec la nomination de chargés d'affaires non-résidents la semaine dernière, ainsi que des «progrès significatifs» dans les négociations sur le programme nucléaire iranien, et de la nécessité d'une «solution politique» en Syrie, a souligné le Downing Street dans un communiqué.
Sur le conflit en Syrie, les deux dirigeants sont d'accord sur la nécessité d'une solution politique pour mettre fin au carnage, a conclu le communiqué.
Selon l'agence Irna qui a rapporté mercredi le contenu de l'entretien téléphonique, M. Rohani a dit au PM britannique que «l'Iran défendra fermement ses droits nucléaires et refusera «toute discrimination».
«Tout comme l'Iran est déterminé à ce que ses activités nucléaires soient pacifiques, il défendra fermement ses droits nucléaires. Nous n'accepterons aucune discrimination dans ce domaine», a-t-il ajouté. «Le langage du respect doit remplacer celui de la menace et des sanctions», a-t-il indiqué.
David Cameron a également présenté ses condoléances à Hassan Rohani à propos du double attentat suicide revendiqué par un groupe lié à Al-Qaïda contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth qui a fait mardi au moins 23 morts, et exprimé une position de fermeté contre le terrorisme, a indiqué à l'AFP la porte-parole de Downing Street.
Les relations directes étaient gelées depuis fin 2011, quand le Royaume-Uni avait fermé son ambassade à Téhéran après la mise à sac du bâtiment par des manifestants protestant contre l'annonce de nouvelles sanctions de Londres contre Téhéran en raison de son programme nucléaire controversé. L'ambassade d'Iran à Londres avait également été fermée.
«Demandes excessives»
Le président iranien a également eu un contact téléphonique avec le président chinois Xi Jinping, à qui il a déclaré que l'Iran voulait «un accord qui préservera ses droits et par lequel il montrera que son programme nucléaire iranien est totalement pacifique», selon Irna.
Il a demandé à la Chine d'«agir contre les demandes excessives de certains pays» en faisant allusion à la France qui avait obtenu, lors de la dernière réunion début novembre, un durcissement du texte de l'accord préparé par l'Iran et les États-Unis. Téhéran avait refusé le texte final.
Le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a également insisté mercredi devant les députés sur la détermination de Téhéran à défendre l'intégralité de «ses droits nucléaires» sans aucun «rabais».
L'Iran affirme que, selon le traité de non-prolifération (TNP), il a le droit d'avoir un programme nucléaire civil et de faire de l'enrichissement d'uranium. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a également insisté sur les droits de l'Iran en matière nucléaire. «Nous tenterons d'obtenir un accord (à Genève), mais cela dépendra de jusqu'à quel niveau il (le groupe 5 + 1) est prêt à respecter les droits de l'Iran» en matière nucléaire, a déclaré Mohammad Javad Zarif à un groupe de journalistes iraniens, avant de quitter Rome pour Genève, selon Irna.
Source : agences
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