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10 nov. 2013

Guerre électronique

L'opinion publique vient d'apprendre que les «Israéliens» ont installé tout au long de la frontière avec le Liban un dispositif d'espionnage électronique dernier cri, capable de surveiller, de collecter et d'analyser tous types de communications filaires et sans fils, et de prendre des photos des coins les plus reculés du pays.

L'annonce en a été faite par le président du Parlement, Nabih Berry, et a été confirmée par le ministre des Télécommunications, Nicolas Sehanoui. 

La commission parlementaire de la Communication et de l'Information a décidé de se saisir de ce dossier qui sera examiné, lundi 11 novembre, lors d'une réunion urgente. Le 14-Mars, pour sa part, n'a fait aucun commentaire sur cette violation flagrante de la souveraineté nationale, comme s'il n'était concerné. 

Pourtant, les installations israéliennes sont dispersées le long de la frontière allant de Naqoura à Maïs el-Jabal, la porte de Fatmé, Adaïssé, et jusqu'à la porte des fermes de Chebaa et Abbassiyé. Elles consistent en des antennes de réception, des radars et du matériel pour l'analyse des données, ainsi que des robots utilisés récemment pour remplacer les soldats. Les centres d'écoute, de stockage et d'analyse des informations ne sont situées qu'à quelques mètres de la frontière. Les deux plus importants sites sont ceux de Abbad, dans les fermes de Chebaa, et de Jal el-Alam, près de Naqoura. Ce dernier avait été détruit par la Résistance lors de la guerre de 2006 et reconstruit par les «Israéliens».

Ce vaste programme d'espionnage a été consigné dans un rapport élaboré par une commission d'experts libanais, formée en août par la présidence du Conseil des ministres. Elle est composée de représentants du ministère des Télécommunications, du commandement de l'armée et de l'Autorité de régulation des télécommunications (ART). Dirigés par un officier spécialiste, les membres de la commission ont effectué des dizaines de missions de reconnaissance au Sud. Ils ont découvert que les Israéliens avaient la possibilité de photographier des parties immenses du Sud et du littoral, d'analyser les données automatiquement et de les envoyer à une chambre d'opérations à l'intérieur d'Israël. La station de Jal el-Alam est dirigée vers les stations de transmission des deux opérateurs de téléphonie mobile au Liban.

Les intentions belliqueuses d'«Israël»

Le ministre Sehnaoui a indiqué au journal As-Safir qu'avec ce matériel, «Israël» serait capable d'intercepter les communications téléphoniques, à condition que les câbles soient aériens. Il a révélé que les «Israéliens» ont détruit une des machines utilisées par la commission d'experts libanais lors de leur enquête au Sud.

Ce programme d'espionnage israélien est une preuve supplémentaire des intentions belliqueuses de l'ennemi, qui collecte des données et des informations en permanence, alors qu'au Liban, une partie de la classe politique réclame le désarmement de la Résistance. Il s'agit de ceux-là même qui avaient tenté de priver les résistants de leurs yeux et de leurs oreilles, en mai 2008, lorsque le gouvernement de Fouad Siniora avait décidé de démanteler le réseau de communication du Hezbollah, un des principaux points forts, qui avait permis à la Résistance de vaincre l'ennemi, en 2006, au même titre que le courage et la détermination des combattants.

Parfaitement consciente de l'importance des communications dans les guerres modernes, la Résistance a pris toutes les précautions nécessaires pour préserver les siennes et surveiller celles de l'ennemi. Des sources proches du Hezbollah affirment que la Résistance est au courant depuis des mois des activités d'espionnage électronique israéliennes. Toutes les installations, anciennes et nouvelles, ont été répertoriées et sont surveillées en permanence. Le quotidien koweitien Al-Qabas fait état d'une guerre électronique secrète entre la Résistance et l'ennemi depuis la fin de la guerre de juillet 2006. «Le Hezbollah ne s'est pas contenté d'une action électronique défensive mais a lancé, grâce à des efforts spécifiques, plus d'une attaque contre le dispositif d'espionnage israélien et a réussi à s'y infiltrer et à le brouiller», écrit le journal. 

Les sources citées par Al-Qabas ajoutent que «les départements spécialisés du Hezbollah, qui utilisent les meilleures techniques de la guerre électronique, s'emploient à émettre de nouvelles fréquences pour pénétrer dans le système israélien ou, tout au moins, pour gêner son action».

Le fait que le Hezbollah utilise un réseau de télécommunication filaire complique les opération d'espionnage israéliennes. Pour tenter de surveiller les communications de la Résistance, l'ennemi est contraint de se connecter sur le réseau grâce à un matériel installé manuellement soit par des collaborateurs, soit par des commandos israéliens. Cet équipement est généralement relié à des drones, qui se chargent ensuite de transmettre les données recueillies à des centres d'analyses situés en Palestine occupée. Mais la Résistance est vigilante. Elle effectue des travaux de vérification et de maintenance d'une manière régulière sur son réseau. Souvent, les équipements israéliens sont découverts et emportés. Parfois, ils sont autodétruits par les drones avant qu'ils ne soient saisis.

Des systèmes de codage et des leurres

La Résistance utilise en outre des systèmes de codage des communications et déploie des leurres. Il s'agit d'émetteurs de fréquences, qui permettent de découvrir et de localiser le matériel de surveillance israélien, pour, dans un deuxième temps, le brouiller et le rendre non efficace.
Les compétences de la Résistance dans la guerre électronique sont reconnues par les experts en la matière. L'officier supérieur américain à la retraite, Tristan Ash, spécialiste de la lutte anti-terroriste, a déclaré au quotidien koweitien Al-Raï que «le Hezbollah est le seul parti qui ne dispose pas d'une empreinte électronique permettant qu'il soit espionné, car il utilise son propre système de télécommunication filaire». «Les services de renseignements (...) savent que les données collectées sur le Hezbollah grâce à la surveillance électronique restent en deca du niveau requis», a-t-il ajouté. 

M. Ash a indiqué qu'il est impossible de surveiller toutes les communications au Moyen-Orient sans la complicité des autorités locales. Là aussi, la Résistance et les services de renseignements libanais sont vigilants. Ces dernières années, une dizaine de collaborateurs d'«Israël», implantés au sein des opérateurs libanais de téléphonie mobile au de la société de télécommunication publique, Ogero, ont été arrêtés. Certains occupaient des postes de responsabilités.

Une des clé du succès dans n'importe quelle guerre est l'effet de surprise. Même dans la guerre électronique, «Israël» ne dispose pas de cet atout. Et de surcroit, il est complètement aveugle car il ne connait pas les moyens dont disposent la Résistance... dans le doute, s'abstenir.

Source : Al-Ahednews
Par Samer R. Zoughaib

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