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11 juin 2013

Mathias Cardet : "Le rap est la bande son du mondialisme"

L’Effroyable Imposture du rap est un ouvrage salutaire, qui décortique cette galaxie du rap que Cardet connaît mieux que bien. Et qui nous explique, en près de deux cents pages à l’écriture serrée, au style direct, comment et pourquoi ce qui se voulait une culture de rébellion est devenue celle de l’hyper-consommation mondialisée. Dissidents en trompe-l’œil ? Supplétifs du système ? Crétins utiles ? Nous y sommes. L’auteur du délit, et vilain empêcheur de penser en rond, répond à nos questions.

Propos recueillis par Nicolas Gauthier

Vous êtes d’origine camerounaise et de confession catholique. Et à vous lire, vous dénoncez ce « système » de l’intérieur, étant familier de « l’univers des cités ». Cela donne-t-il plus de poids à votre ouvrage, ou d’autres que vous pourraient-il dresser le même constat ?

Malheureusement, oui. J’ai envie de dire qu’il suffit juste d’avoir un point de vue honnête sur la question. Un point de vue, j’insiste, dépassionné d’une hypothétique solidarité ethnico-banlieusarde qui conduirait certains à me traiter de « traître » à la « nation hip-hop ». C’est là d’ailleurs que réside l’astuce de ses promoteurs, les tenants de la contre-culture officielle de masse, consistant à ethniciser ce courant musical fabriqué par des Noirs et des Arabes, pour les mêmes Noirs et Arabes, de manière à ce que ces derniers s’y rattachent comme à un référent sacré de leur identité banlieusarde, de telle sorte que toute critique provenant d’un autre spectre ethnico-politique se voit automatiquement stigmatisée de racisme pour les Blancs ou de « vendus » pour les personnes comme moi. Évidemment, ces promoteurs sont les mêmes à nous avoir vendu la salade de SOS Racisme. Et quand je parle de promoteurs, entendons-nous bien : je parle des propriétaires des radios branchouilles, telles Radio Nova (dans les années 80), ou des magazines du genre Actuel ou L’Affiche, un peu plus tard, et de la mythique émission Rapline, diffusée sur M6 à la même époque, et présentée par Olivier « I Wish I Was Black » Cachin, prototype de cette élite libéralo-libertaire que j’évoque longuement dans ce livre.

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