Les leaders des plus grandes économies du monde discuteront notamment de la question syrienne au cours d’un déjeuner informel le premier jour des négociations, déjà qualifié de « répétition en prévision de Genève 2 » au niveau des acteurs extérieurs.
La thématique économique du sommet se traduit dans les priorités de la présidence britannique. C’est la stimulation de la croissance économique et la coopération dans le domaine fiscal. Il est particulièrement important de se mettre d’accord sur ces questions à la veille du sommet du G20 qui se déroulera en automne en Russie.
Les réformes structurelles du FMI, les questions de politique commerciale et financière et l’élimination des conséquences de la crise économique, sont autant de thèmes qui focalisent depuis plusieurs années l’attention des leaders du G8. Le sommet qui démarre lundi 17 juin à Lough Erne en Irlande du Nord sera essentiellement consacré au rétablissement de l’économie mondiale par la stimulation des échanges. Le commerce qui est appelé à booster la croissance mais sous réserve que les pays renoncent au protectionnisme. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à la veille du sommet que cette question était également une priorité de l’ordre du jour de la présidence russe du G20.
Pourtant, malgré tous les efforts, le lobby protectionniste est toujours influent dans de nombreux pays, admet l’économiste Marina Larionova :
« Les leaders se mettront d’accord et prendront des engagements appropriés, mais nous savons que ces engagements ne sont pas vraiment respectés parce que le niveau de protectionnisme ne baisse pas. Selon les estimations de l’OMC, les pays du G20 ont déjà pris plus de 800 mesures protectionnistes depuis 2008. »
Le démantèlement des paradis fiscaux est un autre volet important du prochain sommet. Le 18 juin, une séance spéciale sera consacrée à la coopération dans le domaine fiscal. La Russie propose de commencer par la conclusion d’accords bilatéraux avec les paradis fiscaux et les pays qui pratiquent un faible taux d’imposition. Le fait que la Grande- Bretagne ait réservé une place aussi importante à la problématique fiscale est significatif en soi, estime Marina Larionova.
« La Grande-Bretagne fait partie des pays qui ont sous leur juridiction un grand nombre de paradis fiscaux. Elle s’appliquera à respecter ses engagements en sa qualité de présidente. Mieux encore, Londres essaie déjà de mettre en application le principe du « leadership by exemple » et a commence à démanteler certains de ses paradis comme l’île de Man. C’est une bonne tendance. »
Les problèmes internationaux seront discutés tant dans une ambiance de travail qu’informelle. C’est ainsi que la séance du 18 juin sera consacrée à la lutte contre le terrorisme et ce sujet sera également évoqué informellement pendant le déjeuner le jour d’ouverture du sommet. La liste des sujets abordés est traditionnelle : Proche-Orient, situation en Afrique du Nord, Afghanistan, péninsule de Corée et Iran. Dans le cas de ce dernier, les interlocuteurs iront au-delà du dossier nucléaire et discuteront des résultants de la présidentielle dans ce pays. Mais c’est la crise syrienne qui sera incontestablement au centre de l’attention, surtout dans le contexte du récent différent opposant Moscou et Washington sur l’utilisation de l’arme chimique en Syrie. Iouri Ouchakov, conseiller du président russe, a évoqué la veille le format du déjeuner :
« Les questions de politique extérieure, par définition les plus importantes, ont été définies à l’avance et les leaders pourront échanger leurs opinions sur chacune d’elles. Je répète qu’ils le feront dans une ambiance informelle, mais je peux supposer que seule la question syrienne peut «accaparer » la moitié du temps réservé au déjeuner pace que la situation est très tendue et n’incite pas à l’optimisme. Il est important de souligner qu’en sa qualité de présidente, la Grande-Bretagne a proposé à Poutine et Obama d’ouvrir le débat pour la bonne raison que tout s’articule maintenant autour de la tenue de Genève 2. Poutine et Obama interviendront les premiers comme initiateurs de cette idée, puis d’autres leaders prendront la relève.»
Poutine et Obama discuteront officiellement dans le format de la rencontre bilatérale prévue également le 17 juin. Elle doit aboutir à la signature de 3 documents. Le texte est actuellement en voie d’harmonisation mais on sait qu’il concerne exclusivement les relations russo-américaines. Du reste, le premier jour du sommet sera le plus chargé pour le président russe qui rencontrera son homologue français François Hollande et les premiers ministres italien Enrico Letta et japonais Shinzo Abe. Le Kremlin n’exclut pas la possibilité de rencontres imprévues en marge du sommet comme cela se passe généralement lors des événements de ce niveau. Une autre rencontre très importante est prévue dimanche avant l’ouverture du sommet avec le premier britannique David Cameron. Vladimir Poutine visitera Londres à la demande de la partie britannique. Ce sera la deuxième rencontre des deux leaders en moins de 2 mois.
Source : La Voix de la Russie
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