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8 juin 2013

Le PS est-il adepte du «tripatouillage»?

Un bureau de vote... lors de primaire organisée
 par le PS (BEBERT BRUNO/SIPA)
Hier, les militants socialistes étaient appelés aux urnes pour se prononcer sur un texte sur l’Europe. Mais certains membres de l’aile gauche estiment qu’il y a eu « tripatouillage » des résultats et « truanderie nocturne »…

Les récents soupçons de fraudes à la primaire UMP de Paris et le supplice de NKM ? Voilà qui les a fait rire à gorge déployée. Le mélimélodrame, quelques mois plus tôt, du duel Copé-Fillon avec sa Cocoe, sa Conare et ses rebondissements sans fin dignes d’une telenovela brésilienne ? Ils l’ont plus qu’adoré. Ils ? Ce sont les socialistes. 

Mais peuvent-ils vraiment se poser en parangon de vertu et faire la leçon à la droite ? Evidemment, il y a des précédents comme Reims et son ubuesque congrès de 2008. Mais les conditions dans lesquelles s’est déroulé le dernier vote interne du PS peut peut-être aidé à répondre à cette question…

Hier, les militants PS étaient en effet appelés à se prononcer sur un texte sur l’Europe en vue d’une convention du parti sur le sujet le 16 juin prochain. Un texte qu’ils pouvaient d’ailleurs amender. Mais sitôt les premiers résultats partiels rendus publics, des doutes ont été exprimés. 

Dans un communiqué de presse envoyé ce vendredi en fin de matinée, le courant « Maintenant la gauche », emmené par Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj, explique que « la direction du PS annonce des chiffres farfelus, obtenus en inventant une méthode de calcul scandaleuse. En gros, les “contre”, les “abstentions”, les “blancs et nuls” sont considérés comme des votes contre ! De même, les voix des militants ne s’étant pas exprimés sur les amendements sont également comptabilisées dans les votes contraires ! » 

Il y a de quoi énerver, il est vrai, une aile gauche qui avait présenté quatre amendements (les amendements numéros 4, 8, 10 et 13) qui ont visiblement réuni plus de « pour » que de « contre ». C’est du moins ce que montre une capture écran (voir ci-dessous), réalisée ce vendredi en début d’après-midi, du logiciel interne du PS chargé de comptabiliser en temps réel la remontée des votes depuis les fédérations du parti.

On peut ainsi lire qu’aux alentours de 14h30, l’amendement 4 prônant « la croissance et l’emploi avant la réduction des déficits » — ce qui ne peut que déplaire à l’exécutif ­! — avait ainsi réuni 15 223 votes « pour », 6 902 votes « contre » et 9 875 « abstentions ». 

Cette capture écran tweetée par le compte de « Maintenant la gauche », dont Marianne s’est procuré une version plus visible, soulève une autre question dans les rangs de la gauche du parti : « Hier soir et ce matin, explique un de ses membres, la direction du parti a annoncé qu’il y avait eu 55 000 votants. Sur la capture écran, on voit qu’il n’y en a pas 50 000. Certes, le dépouillement n’est pas totalement terminé, mais quand même… 5 000 votants se sont faits la malle ! Où sont-ils ? »




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Y-a-t-il eu « tripatouillage » et « truanderie nocturne » comme le laisse entendre certains des membres de « Maintenant la gauche » ? Contacté, Alain Fontanel, secrétaire national aux Fédérations, ne le voit pas du tout du même œil. Pour lui, aucun votant ne s’est « fait la malle » : « On a annoncé dans un premier temps 55 000 votants, mais c’était une extrapolation que l’on avait faite sur la base des bulletins dépouillés ce matin. On se dirige en fait vers près de 60 000 votants ». 

Et sur la méthode consistant à agréger les votes « contre », les « abstentions », les « blancs et nuls », une méthode permettant de repousser des amendements ayant pourtant parfois recueillis plus de « pour » que de « contre » ? 

Là, encore, il n’y a rien à redire selon lui : « Le texte principal a été approuvé par près de 54 000 personnes. Si l’on prend par exemple l’amendement 8 cosigné par “Maintenant la gauche” et “Un Monde d’avance”, 17 000 personnes ont voté en sa faveur. Faut-il amender un texte approuvé par 54 000 personnes parce que 17 000 personnes l’ont décidé ? Ce serait trahir la position des quelque 37 000 autres personnes ! » Pour Fontanel, l’aile gauche est simplement « déçue » : « Elle avait fait de ce scrutin un test pour réorienter la politique européenne du gouvernement ». 

De toutes façons, « la commission des résolutions du parti doit se réunir avant la convention du 16 juin et il y aura un dialogue politique », explique Fontanel. En somme, les négociations et les tractations entre les différents courants et écuries ne font que commencer, le vote des militants ne servant finalement (et tristement, comme souvent) que de point de départ à des discussions entre belles personnes. 

En attendant, ce qui est sûr, c’est que dès qu’un parti organise aujourd’hui un vote, qu’il soit de droite ou de gauche, flotte le parfum âcre du soupçon. Et ça n'est pas pour aider les Français à retrouver goût et confiance en la politique


Pour les adeptes des chiffres, des pourcentages et de la cuisine interne solférinienne, Marianne publie ci-dessous une autre copie de l’interface permettant au PS de comptabiliser les votes, réalisée celle-ci dans la nuit de jeudi à vendredi, aux alentours d’1 heure du matin.




source : marianne.net

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