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9 juin 2013

Escalade de la violence des colons israéliens contre les habitants Palestiniens

Le 30 avril 2013. Des citoyens Palestiniens affirment que des colons juifs
ont incendié des oliviers en guise de représailles à la suite d’une attaque au poignard
 près de la colonie juive de Yitzhar, près de Naplouse. (Photo REUTERS/Nir Elias)
Dans la journée du 30 avril, Salam Zaghal, un jeune de 24 ans, a poignardé à mort le colon Evytar Borowski au niveau du checkpoint de Za’tara, situé à l’entrée nord de la Cisjordanie et au niveau des arrêts de bus réservés aux colons. La réaction ne s’est pas fait attendre et fut imminente et violente. Les colons juifs de Yitzhar, considérés comme étant les plus extrémistes, ont bloqué les routes et sont descendus vers les villages Palestiniens voisins. Les bus scolaires traversant le checkpoint ont été attaqués avec des pierres, les terres des villages et les oliveraies ont été incendiées et l’armée israélienne a fermé Za’atara isolant ainsi la ville de Naplouse durant toute la journée.

La ville de Naplouse est entourée de villages comme Asira al-Qibliya, Burin, Qusra et Urif qui sont la proie quotidienne et régulière d’attaques de la part des Colons. Toutefois, la plupart de leurs plaintes ne sont pas prises en considération par les autorités israéliennes.

Dans un rapport établi en février 2012 par les missions de l’Union Européenne à Jérusalem et à Ramallah, il a été enregistré qu’entre 2009 et 2012, la violence des colons a triplé, soit de 132 attaques à 411. Dans la même année, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a publié un rapport sur la violence des colons, notant que depuis 2007, les attaques des colons juifs en Cisjordanie ont augmenté de 315%. Les agriculteurs Palestiniens qui subissent de plein fouet les pertes économiques résultant des attaques des colons sur leurs propriétés n’ont plus la volonté de déposer des plaintes auprès des autorités israéliennes car ils estiment que ces dernières travaillent au profit des citoyens juifs. En fait, selon B’Tselem, une ONG israélienne pour les droits de l’homme, seulement 11% de ces plaintes (environ 350 de l’an 2000 à 2011) ont donné lieu à des poursuites.

Pour sa part, l’organisation indépendante Palestinienne des droits de l’homme, Al-Haq, a documenté pas moins 13 attaques de colons en Cisjordanie une semaine avant et une semaine après l’assassinat de Borowski, notamment le violent passage à tabac d’un agriculteur originaire du village de Beitin pendant qu’il cultivait sa terre. Sayil Jarab’a a eu des fractures au crâne et aux vertèbres, de multiples contusions sur son corps et 50 points de suture à la tête.

Par ailleurs, un militant de l’ISM (International Solidarity Movement) qui a requis l’anonymat dit avoir assisté aux attaques survenues suite à la mort de Borowski, y compris l’incendie de 14 champs dans le village d’Asira al-Qibliyah.

« Les colons, majoritairement originaires de Yitzhar, ont jeté des cailloux et des pierres sur les maisons des villageois, situées près de la colonie, » rapporte le militant qui ajoute « Quelques villageois et des membres de l’ISM avaient tenté d’accéder à ces maisons mais les colons ont également mis le feu à des terres plus éloignées. »

Le village d’Urif a connu des attaques similaires sous les yeux de l’armée israélienne incapable d’arrêter les colons ; bien au contraire, elle les protège et les incite davantage en tirant des gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc sur les Palestiniens.

Se confiant à Al-Monitor, le militant de l’ISM affirme : « Les colons, visages couverts, se tenaient au sommet de la colline. Devant eux se dressaient les soldats qui s’adressaient aux Palestiniens rassemblés en les menaçant de prison s’ils ne quittaient les lieux ; et pourtant, les soldats avaient tiré des gaz lacrymogènes sur les citoyens pendant que les colons continuaient de les caillasser. »

Le lycée d’Urif pour Garçons et qui accueille environ 250 élèves a également eu cette année sa juste part des attaques. Interrogé par Al-Monitor, le directeur du lycée, Nabil al-Najjar a déploré les attaques multiples qui déstabilisent l’année scolaire en cours à cause de l’évacuation de l’école à huit reprises.

Le directeur reconnait que ces mesures perturbent sans nul doute les cours, néanmoins, il estime qu’il est nécessaire de prendre ses précautions : « En ma qualité de directeur, je ne peux en aucun cas mettre en danger les vies de mes élèves. Le jour même où le colon a été tué, deux groupes de colons, cinquante individus dans chacun, firent irruption à l’école et à une distance de 500 mètres, ils ont commencé à jeter des pierres sur les fenêtres de l’établissement. J’ai contacté la directrice de l’école des filles qui est à 10 minutes de la nôtre, et nous avons convenu que la meilleure décision était d’envoyer les élèves chez eux. »

Najjar affirme par ailleurs que le village d’Urif a passé toute la journée dans la tourmente des violents affrontements sous le regard instigateur de l’armée israélienne qui, tantôt permettait aux colons de lancer leurs attaques, tantôt tirait des gaz lacrymogènes pour disperser les agriculteurs Palestiniens essayant tant bien que mal de protéger leurs terres.

Najjar reconnait également que de nombreux élèves accusés de jets de pierres ont été arrêtés à leurs domiciles durant l’année scolaire mais qui venaient à être libérés au bout de quelques jours ou de quelques semaines. Il a également précisé que la violence et l’acharnement des colons est un fait auquel tout le village s’est habitué, estimant qu’à la lumière de l’ineptie et de l’incompétence de l’Autorité Palestinienne à protéger ses propres citoyens, la sensibilisation et la prise de conscience des médias demeure une solution extrêmement vitale et essentielle.

« Pas plus tard que la semaine dernière, trois jeunes femmes colons attaquaient des voitures palestiniennes à coup de pierres au niveau du checkpoint de Za’tara. Ce comportement s’inscrit dans le cadre d’une violence systématique dont souffrent les Palestiniens et où l’armée israélienne participe volontiers, ce qui explique l’impunité dont jouissent les colons, » ajoute Najjar.

Pour sa part, Wael Faqeeh, militant de la résistance populaire, livre ses explications quant aux différentes formes de violence auxquelles s’adonnent les colons. Ils caillassent les véhicules des Palestiniens, attaquent leurs maisons et leurs villages, agressent les citoyens Palestiniens physiquement et mettent le feu sinon profanent les mosquées et les églises avec des graffitis racistes.

« Nous laissons les organisations des droits de l’homme se charger des statistiques » souligne Faqueeh qui ajoute : « quant à nous, nous œuvrons à prendre les mesures nécessaires pour renforcer la détermination des communautés et des individus touchés par la violence. Dans le village d’Aqraba, 700 arbres ont été déracinés par l’armée israélienne [le 16 mai]. Le dimanche 2 juin, nous avons décidé de retourner au village pour les replanter. »

Bien qu’ils soient efficaces dans la conduite de leurs activités, les groupes de militants à l’instar de Refusing to Die in Silence (Le Refus de Mourir en Silence) qui a été fondé en septembre 2011 en réponse à l’escalade de la violence des colons pendant la saison de récolte des olives ont malheureusement tendance à travailler temporairement et sans suite, la raison principale étant le manque de support de l’Autorité Palestinienne comme le fait remarquer Faqeeh qui conclut : « Ces groupes sont la plupart du temps constitués de jeunes qui rapportent les actes de violence conduits par les colons. Cependant, ils peinent devant plusieurs obstacles auxquels ils se heurtent, à leur tête, le soutien insuffisant de la part de l’Autorité Palestinienne. »





3 jui 2013 – Al Monitor – Vous pouvez consulter l’article à :

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